L’agriculture et ses possibles contributions à la réduction des GES

23 septembre 2014 - La rédaction 

Stéphane Le Foll a introduit en personne le dernier rapport du CGAAER, conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, sur les contributions possibles de l’agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique.
 

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Stéphane Le Foll a annoncé deux colloques scientifiques, un national et un international, pour revenir sur les pistes de réductions d'émissions de gaz à effet de serre en agriculture.

Marie-Laurence Madignier, ingénieure générale au ministère de l'agriculture et co-coordinatrice de ce rapport, a décliné les quatre leviers de progression de l’agriculture. Le changement des pratiques est au premier rang : réduire les émissions de CH4 en élevage (via la méthanisation, l’alimentation ou la couverture des fosses) et de N2O lors de la fertilisation (plus de précision, recours à l’azote organique) sont des pistes connues. Tout comme l’augmentation du stockage de carbone dans les sols (couverture des sols, travail simplifié, allongement des rotations…). Le rapport évalue entre 10 et 15 Mt équivalent CO2 par an le potentiel d’atténuation des changements des pratiques, sans nuire à la production.

Réduire l’artificialisation des sols est la seconde piste. « En divisant par deux le rythme actuel de l’artificialisation des sols en France, une économie de 8 à 10 Mt équivalent CO2 est envisageable », affirme Marie-Laurence Madignier. Le rapport met également en exergue l’importance des forêts françaises, tablant sur une augmentation de la récolte du bois, qualifiée de « réaliste », de 20 millions de mètres cube, et sur un reboisement de 50 000 ha/an avec des essences à forte croissance. Bénéfice estimé ? Un stockage supplémentaire de 5 Mt eqCo2 par an… et 40 Mt eqCo2 indirectement, via l’utilisation du bois en substitution d'énergies et matériaux non-renouvelables (énergie, biocarburant de seconde génération, chimie verte). Enfin, la lutte contre le gaspillage alimentaire est lui aussi identifié comme un axe sérieux de réduction des émissions de GES. Une diminution de 20 % de ce gaspillage générerait une économie de 10 Mt eqCO2 par an.

« Les gains potentiels de l’agriculture, de la gestion des sols et de la forêt, entre réduction d’émission et stockage, pourraient réduire de moitié l’impact actuel de ces secteurs sur le changement climatique, et de doubler substitution d’énergies non-renouvelables », juge Marie-Laure Madignier. « Le ministère tirera les conséquences de ce rapport », a affirmé en conclusion Stéphane Le Foll. Le ministre estime que les conclusions du CGAAER valident le principe de sa loi d’avenir agricole et « l’idée selon laquelle ce n’est pas en réduisant la production agricole qu’on va régler les problèmes climatiques. » Et d’annoncer un colloque scientifique national en novembre sur le sujet, puis un autre peu avant le salon de l’agriculture, de portée internationale.

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