« L’agro-écologie a besoin de l’innovation variétale »

A l'occasion d'un colloque organisé par l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV) le 2 octobre à Paris, André Gallais, professeur honoraire à AgroParisTech, a défendu le fonctionnement actuel et l'utilité de l'innovation variétale dans le développement de l'agro-écologie.

« Le mot “génétique” n'est pas mentionné une seule fois dans la loi d'avenir agricole. » C'est le premier constat du scientifique. « Au-delà de la transgénèse, ou même de la mutagénèse, c'est l'ensemble des progrès génétiques dans la filière semence qui est tabou », regrette-t-il, déplorant les prises de positions « plus idéologiques que scientifiques » sur ce thème. Les opposants aux OGM dénoncent le fait que les biotechnologies favorisent le développement d'une agriculture productiviste au service de quelques grands groupes. « C'est de la désinformation. Ces plantes peuvent être utiles à toute forme d'agriculture, même en bio. Quant aux grands groupes, ils sont le fruit de rapprochements qui ont très souvent pour origine la règlementation très stricte en matière de semence, qui pousse les petits opérateurs à ne pas fonctionner seuls. » Dans la même veine, André Gallais juge malavisée l'idée de confier la recherche des entreprises privées au secteur public, via l'Inra : « La recherche a un coût important : qui va payer ? Et quid de la diversité de la recherche ? », interroge-t-il.

André Gallais évoque la possibilité de sauver certaines espèces en voie de disparition comme le papayer ou le prunus, grâce à l'innovation variétale. L'ancien professeur à AgroParisTech rappelle également que les propriétés de certaines plantes génétiquement modifiées permettent une réduction des intrants. Persuadé que l'innovation variétale est indispensable pour l'agro-écologie, André Gallais estime donc nécessaire d'accélérer le rythme des innovations variétales, notamment grâce aux biotechnologies.