Le Nord-Pas-de-Calais dresse son bilan environnemental

27 novembre 2014 - La rédaction 

La préfecture du Nord-Pas-de-Calais a publié le 25 novembre une synthèse des pressions exercées sur l'environnement dans la région, notamment du fait de l'activité agricole. La préfecture s'inquiète ainsi de l'impact des fertilisants et des produits phytosanitaires sur les sols, les eaux et la biodiversité.

« L'utilisation d'engrais minéraux est au-dessus de la moyenne nationale avec 160 kg/ha de fertilisation nette d'azote dont 111 de minérale, contre 111 kg/ha dont 66 de minérale pour la moyenne nationale. Les quantités d'azote excédentaires, non consommées par la culture, sont au-delà de la moyenne nationale avec 36 kg/ha de surface agricole utile, soit près de 30 000 tonnes dans le Nord-Pas-de-Calais, contre 32 000 au niveau national », indiquent les auteurs de la synthèse. Quant aux pesticides, « 82 % de la SAU reçoit un traitement phytosanitaire et 6% de la SAU ne reçoit ni traitement phytosanitaire ni engrais minéral. »
 

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Le rapport relève aussi que l'activité agricole régionale exerce des pressions sur la qualité de l'air. Selon ses auteurs, les émissions de gaz à effet de serre sont supérieures à la moyenne nationale, liées principalement à l'élevage : 4,75 teq CO2/ha de SAU sont émises en 2010, contre 3,6 au niveau national. L'agriculture du Nord-Pas-de-Calais émet 15,5 % des émissions régionales de particules fines dans l'air ainsi que l'essentiel des émissions d'ammoniac.

Les services rendus par l'agriculture limité par une diminution des surfaces agricoles
Les évolutions conjointes des modes de vie, de production et de consommation sont à l'origine d'une artificialisation des sols très forte : plus de 25 % en 20 ans pour une population quasi-stable. Le Nord Pas-de-Calais est la deuxième région française la plus artificialisée, avec un taux d'urbanisation près de deux fois plus important qu'en moyenne nationale (17,2 % en région, contre 9,3 % au niveau national). Si, entre 1998 et 2009, les espaces urbains ont augmenté au rythme de 1 800 ha/an, les espaces agricoles ont diminué de 2 500 ha/an. Dans le même temps, les espaces naturels ont crû de 700 ha/an, en particulier les espaces boisés (+16 %). Les surfaces toujours en herbe, principalement liées aux élevages en milieux bocagers, ont fortement diminué depuis 1990 (moins 23 % entre 1989 et 2010 alors que la surface agricole utile perdait 7 %). Les services écologiques rendus par les prairies s'en trouvent ainsi diminués : stockage de carbone, limitation des écoulements et épuration des eaux, lutte contre l'érosion, biodiversité, qualité des paysages.

 

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