« Les diagnostics de mon exploitation m’ont fait changer mes pratiques »

Engagé dans le réseau Farre (1) en 1998, Philippe Collin, agriculteur de Haute-Marne, est amené à réaliser des diagnostics de durabilité de son exploitation. Dès lors sensibilisé à l'impact de ses pratiques sur le changement climatique, il ne cesse depuis de les modifier.
 

« Tout a commencé avec mon engagement dans le réseau Farre en 1998 et l'utilisation de la méthode Idea pour diagnostiquer la durabilité de mon exploitation de polyculture-élevage, explique Philippe Collin, exploitant à Breuvannes-en-Bassigny (52). On me parlait d'empreinte carbone. Ca m'a marqué et fait changer mes pratiques. » D'autres diagnostics, comme Planet ou Dia'terre, sont par la suite réalisés. Peu à peu, l'agriculteur introduit entre autres des légumineuses et de la luzerne sur son exploitation pour réduire les achats de soja. Les assolements, comme les rations alimentaires du cheptel, sont entièrement révisés.

Il y a quatre ans, il installe une unité de méthanisation. « Elle n'est pas rentable, admet-il. Mais nous poursuivons le projet parce que nous sommes convaincus de son atout environnemental. La production de méthane à partir des effluents d'élevage, sur laquelle est partie la France, n'est pas viable, ni techniquement, ni économiquement. Raison pour laquelle nous travaillons à la réorientation de cette méthanisation, non pas uniquement sur des cultures énergétiques comme en Allemagne, mais sur du déchet agricole ou du biodéchet. Mais les filières sont à monter. »

Enfin, depuis trois ans, Philippe Collin est en démarche d'analyse de cycle de vie sur sa production laitière avec la laiterie Bongrain pour accroître son autonomie et réduire son empreinte carbone. « Nous aimerions d'ailleurs pouvoir étendre à l'ensemble de nos productions cette analyse de cycle de vie », précise-t-il.

(1) Farre : Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement.