Nuancer les idées reçues concernant le lien entre élevages laitiers et émissions de gaz à effet de serre en Europe. C'est sur ce thème que Thierry Doré, directeur scientifique de l'école d'ingénieurs AgroParisTech, a tenu à apporter des précisions à l'occasion des quatrièmes Rencontres de l'agriculture positive, organisées dans le cadre du projet Grignon énergie positive.
Si l'Europe représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre dues aux élevages laitiers à l'échelle mondiale en quantités totales émises, Thierry Doré tient à nuancer ce constat. « Rapportées au kilogramme de lait standard produit, les émissions des élevages laitiers en Europe sont parmi les plus faibles au monde », affirme-t-il. Autrement dit, les ateliers laitiers européens sont émetteurs mais productifs.
La marge de progrès du secteur est par ailleurs conséquente, selon lui. « Si l'ensemble des producteurs européens adoptaient les pratiques utilisées par les 10 % d'entre eux qui émettent le moins, l'ensemble des émissions diminuerait d'un tiers. »
Au-delà des travaux de recherche de pointe, appliqués par une minorité « pionnière », ce sont donc les pratiques du plus grand nombre qu'il convient de modifier pour agir efficacement pour le climat.