COP21 : intégrer la sécurité alimentaire dans les négociations

28 mai 2015 - La rédaction 
Six ONG ont lancé un appel aux États afin que la question de la sécurité alimentaire soit intégrée dans l'accord de Paris qui doit être signé à l'issu de la COP 21 en décembre prochain. Ce fût également l'occasion pour ces ONG de mettre en garde contre les solutions qu'elles jugent mauvaises en matière de lutte contre le changement climatique.

Le mardi 26 mai 2015, à six mois de la COP 21, la conférence des parties sur la Convention cadre des nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), et quelques jours avant la session de négociations sur l'accord de Paris à Bonn, les représentants des sociétés civiles, mais aussi des gouvernements et de la recherche, se sont réunis au musée Dapper à Paris pour débattre des conséquences du changement climatique sur la faim et la sous-nutrition.

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25 ONG lancent un appel aux Etats membres de la CCNUCC afin de prendre en compte la sécurité alimentaires dans les négociations de la COP21

Aujourd'hui, 805 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, et les dérèglements climatiques constituent un fardeau supplémentaire pour la sécurité alimentaire des pays pauvres. Selon l'ONG Action contre la faim, si l'on maintien les émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau actuel, ce sont 600 millions de personnes supplémentaires qui souffriront de la faim d'ici à 2080. Six ONG* ont ainsi adressé un appel aux États parties de la CCNUCC afin d'intégrer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l'accord de Paris, un appel qui a déjà été signé par 19 autres organisations. « Lutter contre les impacts des changements climatiques et lutter contre la faim relèvent du même effort, du même impératif et de la même urgence » précise Bernard Pinaud, délégué général de CCFD-terre solidaire.

Une mise en garde contre « les fausses solutions » 

Les ONG initiatrices de l'appel ont ainsi dressé une liste de recommandations aux parties prenants de la CCNUCC en les appelant notamment à accroître les financements publics pour l'adaptation des communautés les plus pauvres au changement climatique, ou encore à s'engager pour mettre en œuvre des plans d'actions ambitieux de réduction des émissions de GES.

Les ONG ont également tenu à mettre en garde contre certaines “fausses solutions”, comme l'incitation à la production d'agro-carburants ou l'Alliance mondiale « Climat-Smart Agriculture », qui ne feraient selon elles que renforcer à grande échelle le modèle agro-industriel principal contributeur des gaz à effet de serre. « Des vrais solutions existent et sont d'ores et déjà à l'œuvre partout dans le monde, comme l'agro écologie, l'agroforesterie ou l'agriculture urbaine » assure Bernard Pinaud. « Il faut défendre les savoir-faire locaux et l'agriculture familiale, seul modèle économique performant et qui permette aux agricultures d'être résilientes face aux changements climatiques » ajoute Pascal Canfin, conseiller principal pour le think tank américain World Ressources Institute (WRI).

 
Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, a de son côté assuré que « l'agriculture peut être intégrée dans les négociations comme faisant partie des solutions permettant à la fois l'adaptation et l'atténuation face aux changements climatiques ». Il a ainsi rappelé les enjeux de son programme 4 pour 1 000, qui vise à améliorer les stocks de carbone dans les sols afin de compenser les émissions de gaz à effet de serre et dont il compte présenter un plan d'actions lors de la COP21. 
 
Retrouvez l'appel et l'ensemble des signataires sur le site http://faimetclimat.com/appel.html 
 
Les six ONG initiatrices de l'appel lancé aux Etats parties de la CCNUCC sont Acting for life, Action contre la faim, Care, CCDF-terre solidaire, Secours catholique et Réseau climat développement

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