Réduction des pesticides : une dynamique à mesurer sur le terrain

Les ingénieurs de réseau Dephy des chambres d’agriculture accompagnent la réduction de l'utilisation des pesticides sur le terrain.

A l'heure où les pratiques agricoles sur les vergers sont pointées du doigt, la visite sur l'exploitation de Claire et Pascal Crevel, au Mesnil-sous-Jumièges (76), met en avant les méthodes alternatives déployées pour diminuer l'usage des produits phytosanitaires en arboriculture.

Claire et Pascal  possèdent environ 7 hectares d'arbres fruitiers, dont 4 hectares de pommiers. ils ont recours à la confusion sexuelle pour protéger les fruits des attaques du papillon carpocapse. Ce sont ses larves qui creusent des galeries dans les pommes. Le dispositif diffuse des substances naturelles appelées phéromones. Elles perturbent la reproduction de ces ravageurs, et par conséquent la ponte. « J'ai pu supprimer deux traitements insecticides », tient à souligner Pascal Crevel.

Les deux arboriculteurs utilisent également des auxiliaires de culture afin de pratiquer le bio-contrôle sur leur exploitation. 

185 réseaux de partage des bonnes pratiques sur le territoire français
Le personnel des chambres d'agriculture joue un rôle important dans l'accompagnement de ces pratiques, avec en toile de fond : Ecophyto. La seconde ver sion de ce plan, qui vise à réduire de moitié l'utilisation des pesticides à l'horizon 2025, est actuellement en consultation publique.
 

Jean Maillard a recours à des mélanges variétaux de blés résistants aux maladies, pour réduire l'emploi des fongicides.

Parmi les actions majeures d'Ecophyto : les fermes Dephy. Réunissant près de 1900 exploitations au sein de 185 réseaux sur le territoire, ce dispositif valorise et déploie les systèmes agricoles réduisant l'usage de pesticides.Autre atout :  il favorise les dynamiques d'apprentissage entre agriculteurs.

De l'utilité des outils d'aide à la décision
A Octeville-sur-mer (76), l'exploitation en grandes cultures de Jean Maillard est membre d'un réseau Dephy depuis 2010. En cinq ans, le cultivateur a diminué de 22% son indice de fréquence traitement (IFT), l'indicateur d'intensité d'utilisation de pesticides.

Pour arriver à ces résultats, il pratique notamment la technique du bas volume, qui consiste à optimiser les doses de produits phytosanitaires à l'aide d'observations et d'outils d'aide à la décision comme le bulletin de santé du végétal (BSV). Cette publication alerte les conseillers agricoles et les agriculteurs sur le développement des maladies, insectes et mauvaises herbes.