Crise de l’élevage : la FNSEA souhaite des mesures durables

22 juillet 2015 - La rédaction 
Les aides annoncées par le gouvernement ce mercredi 22 juillet, pour répondre à l'urgence de la crise de l'élevage en France, ne sont pas suffisantes selon la FNSEA. Xavier Beulin, président du syndicat agricole, a indiqué que l'amélioration de la compétitivité de la filière est le point essentiel pour sortir de cette impasse.

Selon le président de la FNSEA, une partie des actions du plan du gouvernement pour faire face à la crise des prix de la viande de porc et de bœuf ne sont pas nouvelles. Certaines ont déjà cours : respect de l'accord du 17 juin sur la revalorisation des prix, report de charges, contractualisation… Pour le syndicat agricole, la solution passe par des reformes sur l'avenir de l'agriculture. Même si Xavier Beulin reconnait l'implication du Premier ministre, qui a fait siennes certaines propositions des agriculteurs, il regrette le manque de perspectives durables.
 

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Xavier Beulin, président de la FNSEA : « Pour continuer à produire en France, il faut protéger nos produits, mais aussi améliorer notre compétitivité, mais ce n’est pas le même pas de temps. Ou alors, est-ce qu’on veut voir la production régresser et les importations entrer massivement ? »

Un appel au patriotisme économique
La FNSEA propose quatre actions à lancer dès cet été pour sécuriser la production : mieux informer les consommateurs sur les origines, restructurer la dette des éleveurs en étant innovant, revoir les contrats, et arrêter la surenchère réglementaire. Il en appelle au patriotisme économique : « L'étiquetage obligatoire avec le logo viande française créé en 2014, sur les produits et dans le rayons, des viandes d'origine française, donnerait au consommateur le gage de produits de qualité, explique-t-il. Nous ne sommes  pas en train de réduire le pouvoir d'achat des consommateurs ! On parle de quelques centimes pour valoriser le made in France. » L'excès de règlements, notamment environnementaux, est un des éléments de tensions récurrents : «  On ne peut continuer à faire plus que nos voisins européens », a-t-il rappelé. 

Changer les rapports de force entre les maillons des filières
La mise en place de contrats tripartites entre agriculteurs, transformateurs et grande distribution, avec des rapports de forces différents, fondés sur plus d'équité, s'impose comme un levier essentiel pour redresser la situation des éleveurs. Le médiateur des relations commerciales agricoles, mobilisé par le gouvernement pour analyser les suites données à l'accord du 17 juin destiné a réhaussé les prix, a bien identifié les opérateurs qui ne joueraient pas le jeu. Toutefois, le nom des fautifs n'a pas été divulgué. Xavier Beulin demande à l'Etat de renforcer les contrôles.

Barrages routiers, « discuter d'un meilleur ciblage des actions » 
La colère du monde agricole sur la perte de compétitivité gronde depuis plusieurs mois sans avoir trouvé la bonne écoute. Pour autant, Xavier Beulin estime que «  la mobilisation du gouvernement va dans le bon sens », mais « n'est pas à la hauteur des enjeux. » Au sujet des blocages routiers, il explique vouloir  « discuter avec les responsables locaux des syndicats agricoles des conditions de levée des barrages », et annonce son intention de « discuter d'un meilleur ciblage des actions » vers certains opérateurs qui ne respectent pas les règles. « Il faut taper fort pour être entendus, c'est regrettable, complète-il. On accorde beaucoup d'attention à la Grèce, qu'en est-il de l'élevage français ? »
 

600 millions d'€ d'aides pour la trésorerie des éleveurs les plus fragilisés
Le plan d'urgence de soutien aux éleveurs compte 24 mesures déclinées en six axes, avec des actions conjoncturelles et structurelles.
L'Etat va débloquer plus de 600 millions d'euros pour les éleveurs français en difficulté. L'objectif est de les aider à alléger leur trésorerie. 100 millions sont destinés à annuler les charges et cotisations. La Banque publique d'investissement, BPI France, va garantir 500 millions d'euros de crédit bancaire de trésorerie.
Ce plan a été finalisé par le Président, François Hollande, et le Premier ministre Manuel Valls, mercredi 22 juillet dans la matinée, avant le conseil des ministres. 

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