A Gruissan, on recycle l’eau pour irriguer les vignes

30 juillet 2015 - La rédaction 
Pour maintenir la compétitivité de son vignoble et améliorer la qualité de l'eau rejetée dans le milieu naturel, la cave coopérative de Gruissan mise sur un projet de recyclage de l'eau d'épuration à des fins d'irrigation agricole. Une initiative présentée dans l'ouvrage Coopératives & économie circulaire, édité par Coop de France.

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Le vignoble de Gruissan réutilisera l'eau de la station d'épuration pour son irrigation

Les vignobles de Gruissan, dans l'Aude, ne peuvent pas recevoir d'équipement d'irrigation du fait de leur situation, au cœur d'un site protégé par le Conservatoire du littoral. Pour maintenir la compétitivité du vignoble, la cave coopérative expérimente le projet Irri-Alt'Eau, qui consiste à utiliser, à des fins agricoles, des eaux résiduaires dépolluées.

Une pratique écologique 

La station de Narbonne plage et Gruissan rejette chaque jour à la mer des dizaines de mètres cubes d'eau épurée. Le projet consiste à réutiliser l'eau de la station en complétant le processus d'épuration existant. Un traitement supplémentaire permettra de garantir la qualité requise pour l'irrigation. Cette eau dépolluée devient ainsi une ressource alternative à une eau d'irrigation que les viticulteurs ne sont pas autorisés a prélever dans le milieu naturel. « En termes d'écologie, nous sommes plus pertinents que tout ce qui se fait actuellement : l'eau sert plusieurs fois et lorsqu'elle est rejetée dans le milieu naturel, elle est plus propre que ce que demande la réglementation », précise Frédéric Vrinat, directeur de la Cave de Gruissan.

Rester vigilant quant à l'acceptabilité sociale

La cave coopérative reste toutefois vigilante quant à l'impact sociétal d'une telle pratique. « On sent qu'il peut y avoir des réticences sur la notion de recyclage de l'eau. Il faut mesurer les perceptions sociétales pour les faire évoluer, si nécessaire, par un effort de pédagogie et de communication. Il est indispensable pour les producteurs de s'assurer que cette nouvelle pratique ne sera pas refusée par les consommateurs », affirme le directeur. 
 
Le projet, né en 2010, en est à son troisième exercice d'expérimentation sur un site dédié de 1,5 ha appartenant à l'Inra (Institut nationale de la recherche agronomique). En 2016, le procédé sera testé à l'échelle industrielle sur 50 ha. L'objectif est d'irriguer 300 hectares de vignoble d'ici à 2020, et pourquoi pas d'étendre le procédé à d'autres cultures.
 
En savoir plus : consulter l'ouvrage Coopératives & économie circulaire, édité par Coop de France.

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