Mouche de l’olivier : des essais d’OGM attendus en Espagne

3 août 2015 - La rédaction 
En Espagne, la société britannique Oxitec demande l'autorisation de libérer des mouches de l'olive génétiquement modifiées pour lutter contre d'autres mouches néfastes. Ce projet fait réagir les ONG européennes et la Fédération nationale de l'agriculture biologique.

La fédération de l'agriculture biologique (Fnab), Greenpeace, le Criigen (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie Génétique), Générations Futures et 14 autres organisations alertent sur le projet de dissémination de mouches mâles génétiquement modifiées dans des oliveraies espagnoles. Une demande de la société Oxitec a été adressée mi juin à la Commission européenne afin d'obtenir une autorisation pour commencer l'essai début août 2015.
 

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Cette diffusion devrait se faire à hauteur de 5000 mouches par semaine sur un an pendant les périodes de vie de l'insecte (automne et printemps). Elle est prévue sur une zone d'essai de 1000 m², protégée par des filets, près de la ville de Tarragone en Catalogne.

Crainte d'une dissémination dans la nature
La société présente cette démarche comme une solution à l'invasion des mouches de l'olive indigènes dans les cultures. Les individus ont été modifiés de sorte que les femelles descendantes meurent au stade de larves dans les olives qu'elles consomment. Ainsi, seuls les mâles survivront et iront s'accoupler avec les mouches indigènes femelles entraînant la propagation du gène. La population de mouches de l'olive diminuera, limitant les dommages économiques sur la production d'olives.

Néanmoins, si les insectes s'échappent, ce que craignent les ONG et la Fnab, il sera impossible de les contrôler. Ils pourraient alors se retrouver dans toutes les régions méditerranéennes où vit la population indigène. Cela entraînerait une perturbation de la biodiversité locale et de l'équilibre des écosystèmes.

Des risques aussi pour la commercialisation
Par ailleurs, pour les organisations opposantes, le commerce de l'olive en méditerranée risque d'en pâtir. La production sera infestée de larves mortes OGM, donc non commercialisable. Les producteurs y jouent leur certification biologique, selon la Fnab. La société Oxitec maintient que la souche est stable en laboratoire, « malgré des imprévus lors des expériences et un impact sur la santé humaine mal évalué », selon le communiqué des organisations.

Plusieurs organisations européennes se sont rassemblées pour s'opposer à cette dissémination : « Il existe actuellement des moyens efficaces, biologiques ou non, pour empêcher les mouches de s'en prendre aux cultures », rappellent-elles.


 

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