Une coopérative incite ses adhérents à ne plus castrer les porcs

6 août 2015 - La rédaction 
La coopérative Cooperl propose à l'ensemble de ses adhérents éleveurs de porcs d'arrêter la castration des mâles, et de les accompagner dans cette démarche. L'initiative a trouvé son chemin et mobilise 80 % des adhérents. Et a ouvert la porte d'une filière sans antibiotiques.

Si ce n'est pas le cas dans tous les pays, la castration des porcs est une pratique historiquement employée en France. Pour une raison principale : la viande d'un porc non-castré peut présenter une mauvaise odeur à même de rebuter une partie des consommateurs. Le groupe coopératif Cooperl a expérimenté plusieurs pistes pour stopper cette mutilation.
 

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Activer d'autres leviers contre les mauvaises odeurs
Depuis 2013, la coopérative incite ses adhérents à cesser la castration et activer d'autres leviers susceptibles de limiter les odeurs, et opérer un tri drastique des carcasses pour séparer celles qui resteraient odorantes. « Ce test a mis en avant plusieurs intérêts pour les éleveurs, témoigne Anne Lacoste, responsable R&D. Exemptés d'une opération désagréable, ils ont gagné du temps, et ont constaté que leurs bêtes rentabilisaient mieux leurs rations, d'où des économies en alimentation, mais aussi moins d'effluents à gérer. » Le revers de la médaille se situe du côté des abattoirs, où du personnel supplémentaire est nécessaire pour la détection d'odeur, le tri et la découpe des parties génitales.

80 % des adhérents suivent le cahier des charges
« Cooperl dispose de ses propres abattoirs : nous avons pu intégrer ces coûts, et généraliser le concept », explique Anne Lacoste. Les pionniers ont joué un rôle d'ambassadeur, et la coopérative a mis en place un cahier des charges pour les exploitations intéressées. Pour limiter les phénomènes d'odeurs, les éleveurs sont orientés sur la génétique des animaux, le choix des aliments, mais aussi l'âge d'abattage et les conditions d'élevage. 80 % des adhérents ont suivi le mouvement.

Porte d'entrée vers le zéro antibio
Sans la castration, les porcs évitent une mutilation qui laisse une plaie, soit un accès ouvert pour les bactéries. Les porcs se portant mieux, Cooperl a voulu passer un cap supplémentaire en supprimant les antibiotiques dès la fin du sevrage. Aujourd'hui, 10 % des quelques 2500 adhérents ont pérennisé cette pratique, et la Cooperl est obligée d'en faire patienter d'autres, en attendant un déblocage des débouchés.
 

(1) Les verrassons sont des porcs castrés mais présentant les odeurs malgré tout.

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