La recherche française mobilisée contre le changement climatique

11 septembre 2015 - La rédaction 
L'Alliance pour la recherche environnementale française, AllEnvi, montre sa mobilisation à l'approche de la Cop 21. Lors d'une conférence organisée le 9 septembre dans les locaux de l'Inra, les chercheurs ont alerté sur l'urgence à agir pour limiter la hausse de température en dessous de 2°C.

« Deux degrés de plus à l'échelle mondiale, c'est 4 à 5 degrés de plus au niveau du Sahel. » C'est l'un des éléments d'alertes mis en avant par Benjamin Sultan, climatologue et chargé de recherche à l'Institut de recherche pour le développement. Entre 1950 et 2013, la température mondiale s'est élevée de 1 °C, celle de la zone Afrique de 2,5 °C. Les agriculteurs du Niger, Bénin et Sénégal ont déjà noté une diminution de la ressource en eau depuis 20 ans. Et ont, pour s'adapter, revu leurs pratiques et utilisent des semences plus rustiques.
 

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Mis en place en 2010, le réseau AllEnvi regroupe 750 chercheurs autour de quatre enjeux : l'alimentation, l'eau, le territoire et le climat.

Les pratiques agricoles devront évoluer
En France, l'impact sera conséquent sur le niveau des rivières et des nappes avec, dans les scénarios extrêmes de hausse de température à horizon 2100, une baisse de 50 % de la ressource en eau dans le Sud-Ouest. Pour autant, si la hausse est limitée à 2 °C, les sécheresses seront contenues dans les zone les plus au sud de l'hexagone. Les pluies seront exacerbées en hiver.

Pour Florence Habets, hydrométéorologue et directrice de recherche au CNRS, les pratiques agricoles devront évoluer. Elle note une prise de conscience grandissante des agriculteurs et souligne que les mesures qui ont été prises pour réduire la pollution de l'eau sont aussi bénéfiques pour atténuer le changement climatique : ajustement des apports d'engrais, mélanges variétaux, assolement, agroforesterie…  avec en filigrane, un levier commun : le stockage accru du carbone dans les sols.

Végétaliser les villes
L'agriculture est aussi une solution pour végétaliser les villes et réduire l'effet « ilot de chaleur » observé en été dans les métropoles. Quant à sa capacité à nourrir une population mondiale croissante avec ces évolutions climatiques sur toutes les zones de la planète, elle fait l'objet de recherche dans la continuité du programme Agrimonde(1). Les programmes de recherche portent sur une meilleure compréhension des phénomènes météo, sur l'adaptation des villes, le rôle de l'agriculture, l'hydrologie.

(1) La prospective « Agrimonde », portée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad) s’interroge sur le devenir des systèmes agricoles et alimentaires mondiaux au travers de deux scénarios pour 2050

 

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