« Je suis mis à disposition par Météo France, mais payé depuis 2011 par la Chambre de la Creuse, précise Vincent Caillez, climatologue. Elle a été précurseur sur la problématique du climat. Avec les résultats que nous publions, d’autres structures sont intéressées. Je démarre ainsi deux études : AP3C pour le Massif Central et Agri Accept pour les régions Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie. »
Le printemps subira les plus grands changements
La simulation du climat s’est fondée sur les observations de température et de précipitations du département de la Creuse entre 1980 et 2010. Le principal élément noté est une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,4 °C par décennie environ. Contrairement à ce qui est généralement admis, le printemps est le plus impacté. En effet, la hausse est de 0,7 °C par décennie contre 0,5°C en été. La variabilité est aussi maximale au printemps. Le nombre de jours de forte chaleur augmente plus vite au printemps qu’en été. « Ce qui a des conséquences plus sensibles pour l’agriculture dans notre département », indique Vincent Caillez.
Les éleveurs devront mettre à l'herbe leurs troupeaux précocement et procéder à un rythme de rotation du pâturage plus rapide.
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L’herbe : pâturage précoce et rotation plus rapide
Par exemple, la mise à l’herbe va être avancée de 8 à 11 jours en 30 ans. Ce premier cycle de pâturage va également durer moins longtemps (2 à 6 jours en moins) car les phénomènes d’épiaison vont s’accélérer. Les éleveurs devront mettre à l’herbe leurs troupeaux précocement et procéder à un rythme de rotation du pâturage plus rapide.
La baisse des précipitations pourrait impacter la croissance de l’herbe en été. Le changement climatique aura aussi une répercussion sur l’avancement de la date des premiers apports azotés sur les fauches précoces, de 6 à 10 jours.
Impacts variables sur les cultures
Concernant les céréales, le principal risque réside dans l’échaudage lors du remplissage du grain. En revanche, la diminution des précipitations au printemps limitera le développement des maladies.
Enfin, pour le maïs, l’évolution du climat aura comme conséquence un déplacement des zones de culture. Elle ouvre de nouvelles possibilités dans les zones les plus fraîches, mais limite la faisabilité de cette culture dans la zone nord-est, la plus sèche du département.