« Il ne peut y avoir de changement sans prise de conscience des citoyens », selon Jean-François Soussana.
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Des vignes à Versailles, des plaines de sorgho en Picardie, des insectes pour nourrir le bétail du Massif Central : et si avec le changement climatique, l'agriculture française se métamorphosait d'ici à 2050 ? Dans le livre « Le changement climatique, ce qui va changer mon quotidien », présenté le 29 septembre à Paris, Hélène Géri, en collaboration avec 13 scientifiques, dresse une projection des conditions de vie et de l'agriculture de 2050. L'ouvrage, en librairie le 1er octobre prochain, s'appuie sur le scénario « catastrophique » d'une augmentation de 4°C de la température globale à l'horizon 2100, ce vers quoi nous allons si aucune mutation n'est amorcée concernant nos émissions de gaz à effet de serre (GES).
Sensibiliser le grand public
« Il ne peut y avoir de changement sans prise de conscience des citoyens », explique lors de la présentation Jean-François Soussana, directeur scientifique de l'Inra, membre du Giec (1) et conseiller scientifique de l'ouvrage. Difficile toutefois pour tout un chacun de décortiquer un rapport du Giec. D'où la volonté de faire un livre accessible au plus grand nombre tout en maintenant un fondement scientifique. Au cœur de l'ouvrage, les conséquences du changement climatique à venir… et celles déjà visibles ! Depuis les années 80, les rendements perdent tous les dix ans 1 % pour le maïs et 2 % pour le blé du fait des hausses de températures.
Des solutions déjà à portée de main
L'agriculture, si elle est impactée, est à la fois problème et solution. Elle contribue à 20 % des émissions de GES en France mais est aussi un des leviers pour les réduire. C'est tout l'intérêt du projet « 4 pour 1000 » porté par Stéphane Le Foll pour stocker davantage de carbone dans le sol. Les solutions existent et sont abordées dans l'ouvrage : agroforesterie, couvertures des sols, fermes verticales, toitures végétalisées, introduction de légumineuses. Ne reste « plus » qu'à les mettre en œuvre si nous voulons éviter le pire, et « c'est tout l'enjeu des négociations actuelles » conclue Jean-François Soussana.