Le Giec, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, se penche sur la contribution d’un secteur appliqué à un ensemble géographique et temporel. Dans le cadre de l’élevage, les émissions directes de méthane et de protoxyde d’azote sont liées à la phase de production uniquement sur l’exploitation, et ne prennent pas en compte les émissions importées et exportées. La FAO, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, mesure les émissions de GES sur la base de l’analyse de cycle de vie d’un produit (ACV), c’est-à-dire de sa naissance à sa destruction.
Des méthodes de calcul non comparables
Ainsi, le rapport du Giec établit la responsabilité mondiale du transport à hauteur de 14 %. Le rapport de la FAO comptabilise les émissions de l’élevage et de sa filière à hauteur de 14,5 %. Si on les compare, pour Thomas Turini, responsable environnement au CIV, la phrase correcte serait : « La fourniture de viande, lait et œuf à la population mondiale émet plus (autant) de gaz à effet de serre que la seule utilisation des transports. » Néanmoins, il indique que cette comparaison n’est pas pertinente car non seulement le périmètre est différent, mais les bases de référence aussi : le rapport 2013 de la FAO a comme référence des données de 2005 et celui du Giec des données de 2010.
La production de viande bovine, responsable de 6 % des émissions mondiales de GES
Alors, quelles données prendre pour estimer la contribution de l’élevage ? Plusieurs études sont disponibles. En France, celle du Centre interprofessionnel d’études techniques et de la pollution atmosphérique (Citepa) impute à l’agriculture et à la forêt 67 % des émissions de méthane, intégralement au compte de l’élevage. Selon le Citepa, la part de l’agriculture en France est de 19 % en équivalent CO2 dont 9 % revient à l’élevage. Avec la méthode des ACV, la production de viande bovine en France est responsable de 6 % des émissions de GES. Le même niveau de contribution est attribué à la viande bovine au niveau mondial. Selon l’Inra, 760 kg de CO2 sont stockés par hectare et par an dans les prairies permanentes.