Mesurer l’impact d’une réduction du gaspillage alimentaire

2 février 2016 - La rédaction 
L'Ademe lance un travail sur le thème du gaspillage alimentaire. L'étude va tenter de répondre à cette question : si l'on réussit à réduire de 50 % le gaspillage alimentaire, quel(s) effet(s) pour l'emploi et l'économie dans les filières alimentaires ? Les résultats seront connus en 2017.

 
 

La thématique n'est nouvelle pour l'Ademe, qui travaille le sujet depuis 2012. « Après avoir abordé le problème du côté consommateur, nous nous sommes attelés aux autres acteurs et aux pertes agricoles », précise Antoine Vernier, de la direction économie circulaire et déchets de l'Ademe. A partir de février 2015 et sur quatre mois, neuf exploitations du Maine-et-Loire ont été suivies de près. « A partir d'observations et de discussions avec les agriculteurs, nous avons essayé de quantifier les pertes, détaille Antoine Vernier. Cette approche qualitative, qui n'est évidemment pas extrapolable, nous a permis d'estimer entre 10 et 30 % les denrées produites mais non-récoltés ou non-commercialisées. »

Filières animales et végétales : différentes problématiques
Pour les fruits et légumes, la cause essentielle de perte sont les problèmes de calibrage, dont la sévérité est particulièrement grande en pleine saison, quand l'offre est la plus grande. Mais il y a aussi des pertes directement dans les parcelles. Ainsi, pour des raisons strictement techniques, les filets de protection contre la grêle ne couvrent pas tous les vergers dans les exploitations suivies, ce qui peut exposer jusqu'à 20 % des arbres.

Les filières animales ont leurs propres problématiques. Ainsi, certaines coopératives laitières ferment pendant 15 jours pour les fêtes de fin d'année, alors que les vaches continuent de produire pendant ce temps, et le lait ne peut être conservé. « Un éleveur de porcs a connu des problèmes d'aération dans son bâtiment, provoquant une surmortalité de ses bêtes, dont les carcasses n'ont pu être commercialisées », raconte encore Antoine Vernier.

Moins de 1 % de récupération des produits non-commercialisés
Un grand nombre de ces denrées non commercialisées sont toutefois parfaitement consommables. Des circuits de récupérations sont imaginables, mais à l'heure actuelle, on estime que 0,1 % de ces produits sont récupérés et donnés pour l'alimentation humaine. « Ce taux très faible tient à des aspects culturels, fiscaux, géographiques ou encore liés au fait que les produits bruts doivent être transformés ce qui est plus compliqué pour les associations d'aide alimentaire », analyse Antoine Vernier.

 

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter