André Pflimlin affirme que « le modèle économique conventionnel est au bout du rouleau ».
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« Aujourd'hui, le prix moyen du lait en Europe est calqué sur les cours mondiaux du beurre et du lait en poudre, de plus en plus imprévisibles », annonce André Pflimlin, ancien ingénieur à l'Institut de l'Élevage. Lors d'un débat public organisé par Lait bio de France le 15 mars 2016, il explique la chute de ces cours par la concurrence des principaux pays exportateurs, la surproduction générale et la baisse de la demande mondiale. Face à ce constat, il préconise de remettre la priorité sur le marché européen pour viser l'autonomie face au marché mondial, et se tourner vers les produits à forte valeur ajoutée.
La solution bio
« Seul le lait bio et le lait d'AOC–AOP fromagères ne suivent pas le prix du lait mondialisé », affirme André Pflimlin. En ce sens, le bio représente pour lui une solution d'avenir face à la crise économique que vit la filière lait aujourd'hui. « Leurs produits ont une forte valeur ajoutée, ils sont mieux valorisés économiquement. »
« Les systèmes bio sont également plus autonomes », déclare André Pflimlin. Dépendre le moins possible des ressources non renouvelables constitue un autre argument face à la crise pour les producteurs de lait bio présents à cette table ronde.
Au-delà de l'économie, des arguments de société
Cette filière génère également moins de coûts sociaux et environnementaux. Christophe Alliot, co-fondateur du Basic*, résume une étude qu'il a réalisée en 2013 : « Pour générer un euro de chiffre d'affaires, la filière lait conventionnelle engendre 0,28 euros de coûts sociétaux et environnementaux, contre 0,18 pour la filière bio et 0,10 pour les filières d'appellation d'origine contrôlée ».
Pour Patrice Lefeuvre, président de Lait bio de France, le bio est un marché porteur voué à durer. « L'avenir est dans la production de lait bio. On a une vague de conversion en bio et une forte hausse de la consommation », se réjouit-il.
* Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne