L’agriculture néo-calédonienne affiche ses marques

24 mai 2016 - La rédaction 
La Nouvelle-Calédonie dispose de son propre dispositif de signes d'identification de qualité et d'origine, adapté aux spécificités territoriales. Un dispositif qui devrait très prochainement bénéficier d'un encadrement réglementaire officiel.

« Nous disposons actuellement de trois cahiers des charges homologués pour des signes d'identification de la qualité environnementale », précise Pauline Baudhuin, conseillère démarches qualité à la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie. « Ces dispositifs vont prochainement bénéficier d'un encadrement officiel avec leur inscription dans la loi du pays, acte législatif adopté par le Congrès. »

Trois labels de qualité environnementale… et bientôt un quatrième

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Créé en 2010, le label Biopasifika garantit l'application de la norme océanienne d'agriculture biologique.

Sur le territoire, le premier signe qui a vu le jour en 2010 est le label Biopasifika, pour les produits respectant la NOAB, norme océanienne d'agriculture biologique. La NOAB reprend les grandes lignes de la certification biologique européenne en l'adaptant aux spécificités locales (encadrement de la culture sur brûlis, association de cultures traditionnelles… Les contrôles sont réalisés dans le cadre d'une certification mixte, suivant un système participatif de garantie -l'association Biocalédonia-, associant producteurs et consommateurs, et contrôlé par un organisme de contrôle indépendant, l'Afnor Pacific.

93 exploitations adhérentes à Biocaledonia
« Actuellement, 93 exploitations sont adhérentes à Biocaledonia. Elles ne sont pas encore toutes certifiées en agriculture biologique mais sont impliquées dans la démarche », détaille Pauline Baudhuin. En tout, 74 exploitations bénéficient du label Biopasifika. Cela concerne près de 100 tonnes de produits, essentiellement du maraîchage et des tubercules tropicaux. En proportion, la filière vanille est celle où la part du bio est la plus importante. Le marché est très porteur et les demandes sont très nettement supérieures à l'offre.

L'agriculture responsable : 50 critères d'exigence

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L'agriculture responsable certifie le respect de critères environnementaux et sociaux sur l'ensemble de l'exploitation agricole.

En 2010, une deuxième démarche a vu le jour avec ses premières certifications : l'agriculture responsable. Ce signe s'appuie sur un cahier des charges comportant une cinquantaine d'exigences environnementales et sociales à respecter sur l'ensemble de l'exploitation. Environ 2 800 tonnes de produits agricoles bénéficient de cette certification, essentiellement des fruits et légumes et céréales, mais aussi des productions horticoles. Le cahier des charges cible en effet tout type de production végétale. Ce signe de qualité est porté par le syndicat Repair, le Réseau professionnel pour une agriculture innovante et responsable, qui regroupe 53 adhérents. Quinze exploitations sont à ce jour certifiées. L'objectif est de conduire jusqu'à la certification l'ensemble des exploitations membres de Repair.

« Depuis 2013, poursuit Pauline Baudhuin, un troisième cahier des charges a vu le jour. Il s'agit de la Pêche responsable. Trois armements représentant 90 % des captures sont aujourd'hui certifiés. A travers ce label, ils promeuvent leurs pratiques respectueuses de la ressource et de l'environnement, mais aussi de la santé et de la sécurité au travail. L'objectif est de certifier rapidement l'intégralité de la filière en accompagnant les 3 autres armateurs qui ne bénéficient pas encore de ce label. »

Enfin, une réflexion se porte actuellement sur un quatrième label environnemental : le cahier des charges de l'Agriculture intégrée devrait être bientôt homologué.

Et des signes à venir pour la qualité et l'authenticité
La Nouvelle-Calédonie réfléchit également à la mise en place du signe « Qualité Supérieure » qui vise à promouvoir la qualité organoleptique supérieure des produits, résultant notamment de conditions particulières de production ou de fabrication.
 

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Très prochainement, un nouveau label environnemental va voir le jour, avec l'Agriculture intégrée.

« Un projet sur le poulet fermier de qualité supérieure est actuellement en préparation », précise Pauline Baudhuin. « Il nous faut pour cela lever un frein technique : nous n'avons pas encore de laboratoire pour effectuer les tests d'analyses sensorielles sur le territoire. » Enfin, un signe « Certifié Authentique » est en réflexion, notamment pour le miel et l'horticulture ornementale. Il permettra d'identifier des produits issus de la tradition et du savoir-faire, ou lié à un terroir spécifique.

Toutes ces identifications cherchent à renforcer l'information des consommateurs et satisfaire leurs attentes. A la demande et en partenariat avec l'ERPA (Etablissement de Régulation des Prix Agricoles) et les trois provinces (Nord, Sud et Îles), la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie anime et coordonne ces différentes démarches. A travers ces signes d'identification, la profession agricole cherche à accroitre la visibilité et la qualité des produits mais également à fixer la production sur le territoire et assurer le maintien de l'activité économique, notamment en brousse et dans les îles, par une valorisation des savoir-faire et des bassins de production.

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