Gaspillage alimentaire : l’Inra identifie neuf leviers à combiner intelligemment

9 juin 2016 - La rédaction 
Le 8 juin, l'Inra a présenté à Paris une étude internationale qui identifie neuf leviers pour réduire les pertes et gaspillages alimentaires en ville. Elle constitue une base de réflexion pour la mise en place des politiques publiques. Un travail commun doit être mené pour combiner ces leviers en évitant l'apparition de tensions.

Une étude sur la réduction du gaspillage en milieu urbain a été réalisée par l'Inra, Institut national de la recherche agronomique, en collaboration avec un groupe d'experts internationaux. Neuf leviers déjà portés par les acteurs publics, les entreprises ou les consommateurs à travers le monde ont été identifiés pour leur pertinence, et présentés le 8 juin lors d'un colloque. Ils concernent aussi bien les volets économiques, réglementaires que technologiques, logistiques, ou encore la sensibilisation. Une base de réflexion pour la mise en place des politiques publiques.

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Présentée le 8 juin à Paris, l’étude a été coordonnée par Barbara Redlingshöfer et Stéphane Guilbert, chercheurs à l’Inra.

Des leviers à adapter et combiner
« Tous les leviers sont mobilisables mais doivent être adaptés », précise Stéphane Guilbert, coordinateur de l'étude. Pour la gestion des bio-déchets, par exemple. « Dans une mégalopole, il est plus judicieux de mettre en place des grandes unités de traitement en dehors des villes et inciter les citoyens à effectuer un tri sélectif poussé. Des petits équipements partagés sont quant à eux plus efficaces dans des villes en repli démographique. »

Lors de la table ronde qui a suivi, Antoinette Guhl, adjointe à la mairie de Paris, a tenu à préciser que ces leviers ne sont pas incompatibles entre eux. « L'ensemble des points de compostages à Paris permet au mieux de gérer 15 % à 20 % des biodéchets. C'est une démarche que nous soutenons car elle est proche des citoyens, mais elle ne constitue pas une réponse massive. »

Attention aux effets pervers
L'étude a été l'occasion de pointer les tensions qui peuvent apparaître. Aider les entreprises qui valorisent les biodéchets et réduire la quantité de matière organique en faisant de la prévention à la source : est-ce compatible ?  

Pierre de Vains, directeur de mission recyclage et valorisation des déchets chez Véolia, souligne par ailleurs que le compostage doit être cohérent avec les exigences de qualité sanitaires. Un compost contaminé sera inutilisable en agriculture.

 « Il y a un travail en commun à faire entre tous les acteurs, la plupart des leviers d'actions nécessite une coopération »,  conclut Christine Cherbut, directrice scientifique du pôle alimentation à l'Inra.

L'ensemble des leviers et plus de détails en ligne.
 

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