« Les projets alimentaires territoriaux, PAT, visent à rapprocher les consommateurs, les producteurs, les distributeurs au niveau d'un territoire. » C'est ce qu'explique Laurence Delva, chef du service de l'alimentation à la Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture. L'objectif du ministère est de reconnaître cent de ces PAT en 2017, avec la volonté d'atteindre 500 d'ici 2020.
Pour être en ordre de marche pour respecter cet engagement, les modalités de reconnaissance des PAT seront finalisées avant la fin de l'année. « Ces projets ne donneront pas lieu à des aides spécifiques, précise Laurence Delva. Toutefois, ils peuvent permettre de mobiliser des fonds publics et privés. »
Des limites et des sceptiques
Si les PAT ont un potentiel fédérateur, certains y voient des limites. Philippe Estèbe, géographe et politiste spécialiste de l'aménagement des territoires, insiste par exemple sur le fait que « la recherche d'une autosuffisance alimentaire à l'échelle d'un territoire est absurde. L'économie agricole française n'est pas compatible avec la généralisation des circuits-courts. » Le jugement de Vanik Berberian, président des Maires ruraux de France est encore plus catégorique : « Les PAT sont une usine à gaz. La démarche reste expérimentale et totalement disproportionnée par rapport aux besoins. »