« Ce qui me motivait avant tout, c'était de créer de la valeur ajoutée, de diminuer le chômage et d'agir pour le développement local », explique Pascal Lequeux, revenant sur son projet de méthaniseur lancé en 2012 avec son frère et co-gérant Philippe Lequeux. Quatre ans plus tard, le 15 décembre 2016, il participe au colloque « Faites de l'agro-écologie », organisé au ministère de l'Agriculture, pour présenter ses résultats dans le cadre de la thématique « Changeons d'agriculture pour limiter les effets du changement climatique. »
Lors du colloque “faites de l'agro-écologie”, Pascal Lequeux a expliqué le fonctionnement de son exploitation autour de son méthaniseur.
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Sucrerie, club hippique, exploitation : la matière circule
À côté du méthaniseur, les deux frères conduisent un atelier de porcs naisseurs-engraisseurs, cultivent de la betterave et quelques hectares de maïs et de céréales. Le tout fonctionne en partenariat avec une sucrerie et un centre équestre situés à proximité, formant un bel exemple d'économie circulaire. « Nous avons conclu un contrat avec le club hippique : nous lui fournissons de la paille, du fourrage et ils nous retournent leur fumier en flux tendu », indique Pascal Lequeux. Pour alimenter l'unité de méthanisation, il récupère également la pulpe de betteraves générée par l'activité de la sucrerie. À cela s'ajoutent le lisier porcin et les résidus de céréales de l'exploitation.
L'exploitation produit « des kilos de sucre, des kilos de porc et des kilowatts »
Le méthaniseur emploie au total dix unités de travail. Il fonctionne en cogénération et produit de l'électricité, revendue à EDF, mais aussi de la chaleur et du digestat. « Nous avons investi dans un séchoir polyvalent et valorisons la chaleur en séchant le maïs et les pulpes de betterave que consomment les porcs, mais aussi en chauffant leur bâtiment », explique Pascal Lequeux. Quant au digestat, « tous les éléments minéraux y ressortent, en concentrations intéressantes. » Il le stocke durant l'hiver, puis l'épand au printemps sur ses cultures. « Plus besoin de fertilisation minérale pour le maïs ni pour les céréales, et j'ai diminué de moitié la fertilisation azotée sur céréales », se réjouit-il.