L’agriculture n’a pas défrayé la chronique durant la campagne présidentielle. Si les deux finalistes n’ont guère mis l’accent sur l’avenir de ce secteur, leur programme met en avant quelques propositions en la matière. Emmanuel Macron suggère une discussion à grande échelle entre tous les acteurs de la filière agro-alimentaire, sous la forme d’un Grenelle de l’alimentation, pour mieux identifier les enjeux du secteur et y répondre. Il souhaite aussi faciliter le regroupement des agriculteurs, afin qu’ils puissent mieux défendre leurs intérêts.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron d’accord pour défendre le revenu des agriculteurs
Marine Le Pen critique pour sa part les critères d’attribution des aides de l’Union européenne et l’importation de produits de basse qualité. Elle propose de sortir l’Europe, renonçant à la Politique agricole commune (Pac) pour créer une Politique agricole française (Paf). La candidate du FN souhaite mettre en place un protectionnisme national en interdisant le marché français aux produits importés ne respectant pas ses normes et en privilégiant les labels de qualité. Elle souhaite imposer la mention du lieu de production et de transformation sur les emballages afin de garantir un patriotisme alimentaire.
Les deux candidats s’accordent sur la mise en place de prix minimums adaptés à chaque produit, afin de permettre aux agriculteurs de vivre de leurs productions et non plus des aides associées.
Bio : deux approches très contrastées
Concernant le bio, Emmanuel Macron l’estime complémentaire du conventionnel et juge que les deux modes de production doivent tous deux être aidés et coexister. Il fixe notamment l’objectif de 50 % de bio dans les cantines scolaires d’ici à 2022. Une position optimiste, selon les spécialistes que nous avons interrogés.
Marine Le Pen, qui s’était montrée sceptique sur le label AB il y a cinq ans, ne fait pour sa part pas de réelles propositions pour l’agriculture bio. Elle considère dans son programme que « la véritable écologie, c’est produire et consommer au plus près et de retraiter sur place », mettant l’accent sur le local et la préférence aux produits français.