En lançant le début des travaux des États généraux de l’alimentation (EGA) ce 28 août, le ministre de l’Agriculture s’est dit très attaché à la méthode, aussi importante que le fond selon lui : « Les sujets doivent parler à tous. Ces États généraux seront constructifs si les agriculteurs se sentent soutenus. »
Emmanuel Macron s’exprimera début octobre
Deux chantiers associant l’ensemble des acteurs sont enclenchés jusqu’à fin novembre. Le premier se déroule sur septembre. Il porte sur la création et la répartition de la valeur. Le second, calé début octobre à fin novembre a pour thème « une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous ». Ces chantiers sont découpés en treize ateliers. Ils sont complétés par un quatorzième, transversal, dédié à l’accompagnement technique et à la recherche, pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique. Le ministre invite les parties prenantes réparties dans les ateliers à prendre leurs responsabilités et trouver un consensus.
« Le timing est serré », reconnait Stéphane Travert. Le Président de la République, qui n’avait pas pris part au coup d’envoi de l’évènement, le 20 juillet, aura une première expression début octobre après le premier chantier. « Nous aurons un peu de marge avant afin d’affiner les propositions au niveau national pour ensuite faire évoluer le cadre européen du droit de la concurrence. », a expliqué le ministre.
Un agriculteur pour coordonner les travaux
Éleveur et vice-président de la région Bretagne en charge de l’agriculture, Olivier Allain sera responsable de la coordination des EGA. Décidé à « insuffler du pragmatisme dans les débats », il se dit très sensible à l’enjeu des revenus agricoles, « question de survie » selon lui. « En production laitière, il manque entre 60 et 80 € pour 1 000 litres de laits produits, afin que les éleveurs vivent décemment de leur métier, estime-t-il. En production de viande bovine, il manque environ 0,5 €/kg de carcasse. »
Cette nomination doit aussi redonner du poids à la profession agricole, dont les représentants avaient vivement réagi, fin juillet, quand les présidents de groupes de travail avaient été nommés. La présidence de l’atelier 5, centré sur les prix plus rémunérateurs, lequel a débuté ce 29 août, avait en effet été confiée à des représentants de la distribution et de l’industrie agro-alimentaire.
Repères
Une consultation publique, egalimentation.gouv.fr, a été lancée le 20 juillet. Elle se poursuivra en parallèle des débats. D’ores et déjà, plus de 6225 internautes sont inscrits et ont partagé 1121 propositions. 44 250 votes ont été enregistrés.