Il s’agit, selon UFC-Que choisir, d’un hasard du calendrier. L’association publie le 29 août, soit le lendemain du lancement des premiers ateliers des États généraux de l’alimentation, une étude sur les fruits et légumes bio commercialisés en grandes et moyennes surface (GMS). « Malgré les annonces et les slogans, les distributeurs ne sont pas réellement moteurs sur le bio », déplore Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir.
Un surcoût gonflé par la marge des GMS
L’étude porte sur un panier annuel de fruits et légumes, représentatif de la consommation des ménages. En conventionnel, ce panier revient à 368 € contre 660 € en bio, soit une différence 292 €. « Il est tout à fait normal qu’il y ait un surcoût lié aux pratiques agricoles : en bio, les rendements sont moins importants et certaines charges de production plus élevées », explique Alain Bazot.
Problème : selon l’étude, près de la moitié de ce surcoût n’est pas imputable à l’agriculteur, mais aux GMS, et ce « sans qu’il n’y ait de véritable frais supplémentaires à leur niveau. » L’UFC précise qu’une réduction de moitié de cette marge « GMS » serait pourtant bénéfique à tous. Au consommateur, qui pourrait s’offrir davantage de bio, au producteur, qui verrait de fait la demande augmenter, et même le distributeur, dont le volume de vente bondirait.
Moins de choix dans les rayons bio
La même étude met en avant une rigueur moindre dans l’approvisionnement des rayons frais bios, par rapport aux rayons frais conventionnels. Sur plus de 1500 grandes et moyennes surfaces contrôlées, 23 % ne présentent ni pomme, ni tomate bio. 43 % ne proposent qu’un de ces deux produits frais particulièrement consommés par les Français, en label « AB ». Alors que 100 % de ces magasins proposent les deux fruits en conventionnel.
« De plus, les étals bio sont beaucoup plus souvent vides, au détriment du consommateur qui dispose de moins de choix que devant l’étal conventionnel », déplore Alain Bazot.