Quinze associations* cosignent le 11 mars 2018 une tribune pour alerter les citoyens sur la démarche « zéro résidu » de pesticides. « En plus d’être inexact, cet affichage ne répond absolument pas aux enjeux globaux liés à la réduction de l’utilisation de ces molécules. Et biaise donc les choix des consommateurs désireux de faire attention à ce qu’ils achètent », préviennent les ONG.
« Impossible de garantir le zéro résidu »
Elles rappellent qu’il est impossible de garantir qu’un aliment ne contient aucun résidu (voir encadré). « Il est seulement possible de préciser qu’aucun des pesticides cherchés n’a été trouvé. » Et d’ajouter que les résultats d’analyse peuvent varier jusqu’à 50 % en fonction du laboratoire et des méthodes utilisées.
Les ONG recommandent plutôt au consommateur d’agir en promouvant une agriculture « véritablement durable : l’agriculture bio, qui n’utilise aucun pesticide de synthèse ou encore, l’agroécologie, qui réduit l’usage des pesticides et est maintenant reconnu par une certification environnementale officielle, la Haute valeur environnementale (HVE). » Elles insistent enfin sur le fait que l’absence de pesticides dans nos assiettes ne signifie pas absence d’épandage et donc de traces dans l’environnement. Elles tiennent enfin à rappeler que l’effet cocktail de pesticides, soit l’interaction entre plusieurs molécules, peut « représenter une toxicité imprévisible ».
Détection de résidus ne veut pas dire risque sanitaire
Face à cette réalité, les autorités sanitaires insistent sur le fait que la « détection de résidus » ne veut pas dire que la « valeur toxique de référence » est atteinte. Or, même cette valeur, en-dessous de laquelle il n’y a aucun risque pour la santé, est fixée avec une grande marge de prudence. À titre d’exemple : dans le cas de l’insecticide fipronil, les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) estiment qu’il faut multiplier cette valeur toxique de référence par dix pour observer les premiers symptômes cliniques, « le plus souvent des troubles digestifs bénins. » Dans les dossiers européens d’homologation des pesticides, un facteur 100 à 1000 est d’ailleurs attribué entre la dose de produit sans effet et la dose admissible par jour tout au long de la vie.
*Attac France, Bio Consom’acteurs, Commerce Equitable France, Eau et Rivières de Bretagne, FNH, France Nature Environnement, Générations Futures, Greenpeace, Justice Pesticides, LPO, MABD, MIRAMAP, OGM Dangers, WECF, WWF.
« Zéro résidu », une notion qui évolue dans le temps
La recherche de résidus de pesticides bénéficie de technologies de plus en plus précises. Dans les années 1970, l'outillage permettait de détecter de l'ordre du milligramme de pesticide dans un kilogramme de produit. Contre 0,01 milligramme de pesticide dans un kilogramme de produit aujourd'hui. Les moyens actuels permettent donc de repérer des traces de molécules de manière beaucoup plus fines. C'est ce qui rend les initiatives « zéro résidu » de plus en plus compliquées. Autrement dit : le « zéro résidu » d'hier n'est pas celui d'aujourd'hui. Et le « zéro résidu » d'aujourd'hui a de fortes chances de ne plus l'être demain, quand les outils de détection seront plus perfectionnés.
Ce n’est pas parce que l’agriculture bio n’utilise pas de pesticides de synthèse qu’elle n’utilise pas de pesticides et que ceux-ci ne sont pas dangereux (cuivre, huile de neem, spinosad, etc) voire plus dangereux (la pyrethre naturelle est plus dangereuse que certaines pyrethrénoides de synthèse).
Concernant, le fipromil, on l’interdit sur les semences pour la lutte contre les insectes nuisibes du sol mais c’est allègement mis (frontline) sur les colliers ou les pipettes anti poux et tiques des chiens et chats. Avec les frottements, des particules de fipromil se retrouvent dans l’air
Et à quel moment. Durant la période de butinage des abeilles. Chercher l’erreur.
Ce n’est pas parce que l’agriculture bio n’utilise pas de pesticides de synthèse qu’elle n’utilise pas de pesticides et que ceux-ci ne sont pas dangereux (cuivre, huile de neem, spinosad, etc) voire plus dangereux (la pyrethre naturelle est plus dangereuse que certaines pyrethrénoides de synthèse).
Concernant, le fipromil, on l’interdit sur les semences pour la lutte contre les insectes nuisibes du sol mais c’est allègement mis (frontline) sur les colliers ou les pipettes anti poux et tiques des chiens et chats. Avec les frottements, des particules de fipromil se retrouvent dans l’air
Et à quel moment. Durant la période de butinage des abeilles. Chercher l’erreur.