La bioraffinerie de La Mède (13) a obtenu son autorisation d’exploitation de la part du Gouvernement, le 16 mai 2018. Une décision qui provoque une levée de boucliers unanime de la part de la filière biocarburant française, basée sur les coproduits agricoles, et des ONG environnementalistes. La cause ? L’approvisionnement du site en huile de palme importée.
Une concurrence au tournesol et au colza français
Greenpeace estime que le site consommerait 550 000 tonnes d’huile de palme par an, soit un accroissement de 64 % des importations françaises. Le fait que Total se soit engagé à n’utiliser que de la matière première issue d’une production durable ne rassure pas la filière française.
Cette huile importée, même durable, représente en effet une concurrence mal vue. De même que l’huile usagée, également importée, amenée à être recyclée sur place. « Les agriculteurs ont un autre projet, déplore la FNSEA dans un communiqué. Produire du colza et du tournesol français, produire de la qualité, produire des biocarburants, produire des protéines à travers les tourteaux consommés par les élevages français. »
Remettre en cause le débouché #biocarburant, c’est menacer près de de 20 000 #emplois en 🇫🇷, des emplois non délocalisables ! #biocarburant #colza #pasdepalmedansnosvoitures pic.twitter.com/nvkVSjhEMI
— IndustriesduVégétal (@Indus_Vegetal) 23 mai 2018
Les Français hostiles à l'huile de palme dans les carburants
Un sondage réalisé les 12 et 13 avril 2018 évalue à 71 % la proportion de Français « fermement opposés » à l'utilisation d'huile de palme dans les carburants. Le sondage établit également que 43 % des Français affirment savoir qu'il est possible de remplacer l'huile de palme par de l'huile de colza produite en France.