Le 21e congrès du Comité international des plastiques en agriculture (Cipa) a rassemblé près de 200 personnes à Arcachon, du 29 au 31 mai 2018. Alors que 6,12 millions de tonnes de plastiques sont utilisés en agriculture dans le monde, « nous tablons sur une hausse de 50 % de leur utilisation dans les 15 prochaines années », explique Bernard Le Moine, secrétaire général du Cipa. Les raisons ? D’une part, la croissance des besoins alimentaires : la plasticulture permet une production en toute saison et, par sa capacité à préserver l’eau, autorise des cultures dans des régions difficiles.
La fin de vie des plastiques fait plaisir
D’autre part, elle répond à la demande de la société de réduire l’utilisation des intrants. Si ces bons points alimentent le côté vertueux de la technique, la fin de vie des matériels plastiques pose question. « Nous devons être capables de recycler tous les plastiques agricoles pour une gestion durable de la pratique, si nous ne voulons pas nous retrouver dans la même situation que les produits phytosanitaires, insiste Laurent Paquin, en charge des dossiers environnement et déchets à la FNSEA. Le recyclage doit être un réflexe. »
Urgence sur le recyclage
Si la filière de collecte et de recyclage française est une des plus abouties au monde, de nombreux pays n’en sont pas là. « Lorsque les filières de recyclage sont absentes, les conséquences environnementales sont désastreuses, alerte Bernard Le Moine. Nous sommes arrivés à un consensus sur l’urgence de la mise en place de telles filières. Le plastique recyclé doit être une richesse. »
Parmi les axes d’amélioration, la réduction du niveau de salissures des films agricoles, qui constitue un frein à la valorisation ultérieure dans les filières de recyclage. « Avec la fermeture des frontières de la Chine aux déchets, le prix du plastique est devenu tellement bas que la filière agricole doit redoubler d’effort sur la propreté de ses plastiques pour rester compétitive », explique Pierre de Lépinau, directeur d’Adivalor.
Développer le biodégradable
Autre solution : le développement des films biodégradables, qui représentent entre 5 et 10 % des applications de paillage. Cette technique consiste à couvrir le sol, notamment pour empêcher les mauvaises herbe de pousser entre les plantes. « La croissance du marché est de 10 % par an », explique Olivier de Beaurepaire, président de la commission biodégradable du Cipa et responsable développement polymère biodégradable en agriculture chez BASF. Un des freins principaux est le coût. « Mais si on intègre le temps passé à ramasser les films, le transport pour amener au point de collecte et le coût de cette collecte, nous pouvons compenser voire améliorer la rentabilité pour l’exploitant. Le développement de cette pratique nécessite une communication renforcée. »
La prochaine édition du Cipa se tiendra dans trois ans à Pékin, en Chine.