La commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté, ce 13 février, une proposition de loi émanant du groupe La France Insoumise (LFI). L’objectif de ce texte ? Interdire le glyphosate à partir du… 27 novembre 2020. Une date très précise, qui correspond en fait à l’annonce de Emmanuel Macron, sur Twitter en 2017, de voir la molécule herbicide exclue des pratiques agricoles « au plus tard dans trois ans ».
« Ce serait un non-sens d’interdire un produit alors que nos partenaires européens continuent de l’utiliser pour produire des aliments qui se retrouvent librement dans nos étals », a réagi le député LREM Jean-Baptiste Moreau. Il prône donc une action auprès de l’Europe en parallèle des démarches engagées en France pour se passer du glyphosate. Ce nouvel épisode vient enrichir un feuilleton au long cours.
Nouveau rendez-vous en 2021 ?
Si le président de la République a effectivement annoncé son intention, dès 2017, de « sortir » du glyhosate, il a toutefois opéré, le 24 janvier dernier, un léger rétropédalage, reconnaissant la difficulté d’atteindre cet objectif. Entre-temps, le ministère de la Transition écologique François de Rugy avait pourtant validé l’idée d’une loi « couperet », si jamais les démarches engagées d’ici là n’étaient pas couronnées de succès, mais seulement en 2021.
La présence d’une telle mesure dans le projet de loi post-Égalim avait déjà suscité de nombreux débats courant 2018. « Nous avons fait le choix de la confiance en l’agriculture, plutôt que celui de la méfiance et de la contrainte », plaidait encore Jean-Baptiste Moreau, rapporteur de la loi, le 17 janvier 2019 lors d’un point d’étape de la mission parlementaire dédiée à la « sortie » du glyphosate.