Le Brexit est prévu pour le 29 mars prochain ! Et si tous les détails ne sont pas réglés, les économistes se sont déjà penchés sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Y compris au niveau agricole. Dans le cadre du Salon de l’agriculture, l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures (APCA) proposait un focus sur ce sujet, le 28 février. L’économiste de l’APCA Quentin Mathieu est revenu sur les potentielles retombées du Brexit pour l’agriculture française.
5 milliards d’euros d’exportations à réaffecter
« La France exporte pour 5 milliards d’euros de produits agricoles au Royaume-Uni, rappelle-t-il. On peut craindre, dans la première année du Brexit, une perte sèche de 500 M€ pour l’agriculture française. 57 M€ pour la filière boulangère, 70 M€ pour le lait, et 200 M€ pour le vin. » Ces filières, privées d’un débouché important, pourraient en payer le prix. « De nombreux emplois pourraient être supprimés sur les dix ans à venir », craint Quentin Mathieu. Le seul secteur qui pourrait tirer son épingle du jeu, selon lui, serait l’élevage, avec moins de viande anglaise dans les étals, au profit des produits français.
Quid du garde-manger britannique ?
Et si les premières victimes du Brexit étaient… les britanniques ? Le Royaume-Uni importe 30 % de ces aliments auprès d’autres pays européens. Et profitent, pour 11 % de son approvisionnement, d’accords de libre-échanges négociés par l’UE. Soit 41 % du garde-manger britannique à réorganiser. La politique agricole, outre-Manche, devrait également évoluer. En attendant, une entreprise alarmiste, ou prévoyante, commercialise des kits alimentaires à base de nourriture déshydratée, pour « tenir » 30 jours…