« Venez discuter avec nos agriculteurs, leur poser des questions et déguster leurs produits ! » À l’approche de l’heure du déjeuner, l’appel émanant du stand #Agridemain, au Salon de l’agriculture, est alléchant. Toute la semaine, l’association a organisé, plusieurs fois par jour, des tables d’hôtes pour que visiteurs et exploitants partagent un repas à base des produits de ces derniers. Au menu de ce vendredi 1er mars : saucisses de lapin, purée à l’ail et légumes rôtis, comté et verrine de kiwi aux noisettes.
Valoriser les productions françaises
Un menu qui sert de trame aux échanges autour de la table. « On peut mettre en valeur notre production », se réjouit Jean-Yves Galipaud, éleveur de lapins en Seine-et-Marne, qui explique « travaille de plus en plus des nouvelles manières de consommer », comme les saucisses, pour développer la consommation de lapin. « Ce qui nous tire vers le bas, ce sont notamment les campagnes de dénigrement sur notre manière de produire, et les nombreux départs en retraite qu’on a du mal à remplacer », explique l’éleveur. Installé en polycultures et élevage dans le Jura, Claude Petitguyot se satisfait également de ce moment d’échange. « Ce qu’on souhaite, c’est vous faire manger français ! », lance-t-il vers la table. Les plats font l’unanimité, tout le monde se régale.
Bien-être animal et pesticides
Au moment du plat avec les légumes rôtis, la question sur l’utilisation de pesticides ne se fait pas attendre. « Pour être complètement honnête, en deux ans, je n’ai utilisé qu’une seule fois un pesticide sous mes serres », explique Christophe Grison, producteur des légumes servis. Il explique se servir des techniques de biocontrôle, c’est-à-dire des méthodes de protection des plantes reproduisant des mécanismes naturels, comme des lâchers de coccinelles pour s’attaquer aux pucerons.
Agriculteurs et agricultrices ont été interpellés tout au long du salon. Notamment sur les questions de bien-être animal et d’utilisation de pesticides. « On nous dit qu’on pollue, alors j’essaye d’expliquer qu’on travaille désormais en microdose, que l’on fait des traitements la nuit, non pas pour nous cacher, mais car la plante est plus réceptive à ce moment là et qu’il y a moins de vent, détaille Claude Petitguyot. Le monde agricole a été trop sûr de lui pendant des dizaines d’années. On a oublié de parler de nous, de communiquer. Tout ce qui se passe aujourd’hui nous fait réagir, nous remet en question, même si cela reste dur à gérer. »