Un panier dans une main, un téléphone dans l’autre, prêt à scanner. Les applications pour accompagner les consommateurs lors de leurs courses connaissent un essor indéniable. Dernière arrivée : MyLabel, officiellement lancée le 2 avril. Particularité de cette nouvelle application : elle n’est pas uniquement basée sur la qualité nutritionnelle des aliments, mais comprend également des critères liés à l’environnement et à l’aspect social, tels que la présence des pesticides, la protection de la biodiversité, la présence d’OGM, l’origine locale du produit, la prise en compte du bien-être animal, la juste rémunération des agriculteurs…
Un label à la carte
L’autre originalité de l’application ? Chaque utilisateur est invité à sélectionner les critères selon lesquels il souhaite voir le produit évalué. « Nous avons senti le besoin de démarches personnalisées, pas uniquement centrées sur la question de la nutrition », explique Christophe Hurbin, co-fondateur de l’application. L’idée est donc bien de « créer son propre label », en fonction de ses exigences propres, résume Tarik Tiré, également co-cofondateur de MyLabel. Un moyen, peut-être, de rendre ce type d’appli plus décisive dans le processus d’achat. Car, comme le notait Antoine Nebout-Javal, économiste comportementaliste, lors du Salon de l’agriculture, « si ces outils sont intéressant pour créer une réflexion, ils ne permettent pour le moment pas de véritable évolution dans les actes. »
Un tissu d’associations sources
MyLabel propose un indicateur rouge ou vert, en fonction de la conformité du produit aux critères sélectionnés. En cas de non-conformité, des alternatives sont proposées et des explications sont données. Celles-ci sont rédigées par un tissus d’associations et institutions (1). Une liste qui n’est pas figée. « Pour le moment, nous sommes allés voir des acteurs qui parlent au grand public, mais nous envisageons d’en consulter de plus spécialisés sur certaines thématiques. L’objectif étant de pouvoir permettre au consommateur de choisir son niveau d’exigence en privilégiant le discours de telle ou telle structure », détaille Christophe Hurbin.
Faire pression sur les entreprises de l’agro-alimentaire
500 000 produits sont actuellement référencés sur l’application MyLabel. Un plug-in permet également de faire ses courses sur le site de plusieurs grandes marques de distribution (Carrefour, Houra, Monoprix, Leclerc) et de bénéficier de cette évaluation. Pour se financer, l’application, gratuite, se propose de vendre aux entreprises de l’agro-alimentaire un agrégat d’informations sur les attentes des consommateurs, afin de favoriser le positionnement de l’industrie sur des critères plus responsables. « Nous produisons une information qui a beaucoup de valeur », assure Christophe Hurbin.
(1) 60 millions de consommateurs – l’Institut national de la consommation, FAIR(e) un monde équitable, Bio Consomm’acteurs, Equileap, Open Food Facts, Greenpeace, CIWF et additifs-alimentaires.net.