Le biocontrôle gagne du terrain. La dernière enquête sur l’utilisation de cette famille de solutions visant à protéger les cultures en s’appuyant sur des mécanismes naturels, publié en janvier 2019, établissait à 44 % la part des agriculteurs y ayant recours. Une moyenne stimulée par les cultures maraîchères (53 %), la viticulture (74 %) et l’arboriculture (82 %). Mathématiquement, les chiffres sont plus faibles dans les autres filières, notamment les grandes cultures de plein champ.
La bruche, pas en odeur de sainteté dans les parcelles
La start-up AgriOdor veut contribuer à inverser cette tendance. Elle travaille notamment sur la protection de la féverole contre un insecte particulièrement préjudiciable, la bruche, qui endommage les graines. La faiblesse de ce coléoptère ? Il mise beaucoup sur son odorat. En fabricant des pièges à base de kairomones dont l’odeur est très proche de celle de la féverole, AgriOdor permet aux agriculteurs de dérouter le ravageur. Un bon moyen de supprimer les passages d’insecticides sur la culture.
Un regain d’intérêt pour la féverole
Et de renforcer le profil très « durable » de cette culture, qui reste marginale avec seulement 64 000 ha en France en 2018. Issue de la famille des légumineuses, elle présente naturellement différentes caractéristiques intéressantes : capable de fixer l’azote de l’air, elle ne nécessite pas d’engrais azoté, intrants dont l’empreinte énergétique et les émissions de gaz à effets de serre ne sont pas neutres. La manière dont elle étouffe les mauvaises herbes permet de limiter les quantités d’herbicides utilisées : un plus qui en fait une culture très « bio » compatible.
Mais, comme beaucoup de cultures au profil agroécologique ayant aujourd’hui le vent en poupe, la féverole ne bénéficie d’un accompagnement technique aussi avancé que les cultures « majeures ». Le travail d’AgriOdor offre aux producteurs un outil de plus pour s’orienter vers la féverole.