L’association de cultures est l’une des pistes agronomiques qui a le vent en poupe. L’un des intérêts de cette pratique est de limiter le recours aux intrants de synthèse et leurs potentiels impacts sur le milieu. Les plantes de la famille des légumineuses sont particulièrement concernées : les pois ou la luzerne sont capables de fixer l’azote de l’air pour en enrichir le sol, et donc de réduire la fertilisation. Deux plantes associées sont à même de mieux « occuper le terrain », et notamment de laisser moins de ressources aux adventices, et l’aspect « modifié » du couvert végétal est aussi à même de perturber le développement et la circulation des insectes ravageurs. À la clé : moins de pesticides.
Trouver les « binômes » les plus compatibles
Le stand de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), lors du salon agricole Les Culturales 2019, les 5 et 6 juin dans la Vienne, apportait un éclairage sur cette thématique. Car associer deux cultures, c’est aussi potentiellement le mettre dans un rapport de concurrence. D’où l’intérêt d’étudier les interactions entre plantes. Via un outil de modélisation, l’Inra a réussi à analyser la réaction d’un plant en présence d’une autre culture : « Une plante en détecte une autre, via le rayonnement de la lumière du soleil sur la végétation. Dans ces conditions, certaines sont susceptibles de brider leur propre croissance. »
Pour Ela Frak, chargée de cherche à l’Inra de Lusignan, cet outil de modélisation doit permettre d’orienter les mélanges, en privilégiant l’association d’espèces et de variétés dont le génotype est les plus adapté à la compétition. Car si le principe même des mélanges de cultures est jugé positif, la recherche agronomique en est encore à chercher les « binômes » les plus compatibles.