Fabriquer des pailles pour les boissons à partir de pailles récupérés lors des moissons : le concept peut paraître original. Mais uniquement au premier abord, car c’est bien l’objet qui a en premier imité son homonyme naturel ! Par commodité, ces tiges coupées ont déjà par le passé permis, dans les champs, de se rafraîchir. Une utilisation oubliée, puis remise au goût du jour par l’entreprise La Perche, avec un objectif ancré dans les préoccupations actuelles.
« La réflexion a commencé il y a deux ans. Je me suis demandé s’il n’y avait pas une méthodologie pour remplacer les neuf millions de pailles utilisées chaque jour en France par de la vraie paille », explique Jeff Lubrano, président fondateur de La Perche. Le moyen de s’engager contre les plastiques à usage unique, mais pas que. « Avec ce projet, nous donner de la valeur à un co-produit agricole et nous créons une filière de valorisation », se réjouit-il.
Objectif : 6 à 10 millions de pailles végétales pour la première année
La première étape à franchir a été d’élaborer un moyen de récolte des céréales ne maltraitant pas les tiges. Jeff Lubrano s’est associé, dans ce cadre, avec Mike Sallard-Andersen, agriculteur bio dans le Perche, produisant du seigle et du blé. La moisson de 2018 a permis de mettre au point le processus de fabrication des pailles, qui sont également désinfectées de manière naturelle. La récolte de 2019 servira à la fabrication des premières pailles, dont la commercialisation devrait débuter dans le courant du mois d’août.
L’objectif de vente affiché, pour cette première année, est de 6 à 10 millions de pailles. Pour cela, La Perche travaille en partenariat avec la coopératives de céréales biologiques Biocer. Jeff Lubrano ambitionne néanmoins de « monter une coopérative de producteurs indépendants pour faire monter en puissance ce projet ». L’entreprise ne compte d’ailleurs pas s’arrêter aux pailles. Des projets, prévus pour 2020, concernent l’élaboration de coton-tige et de bâton de sucette à partir de paille.