Suggérée, dans un premier temps, par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), l’élargissement de l’aire géographique du camembert en appellation d’origine protégée (AOP) à des communes non-normandes a finalement été exclue par la structure. Mais certains producteurs de zones limitrophes, en Ille-et-Vilaine, ont décidé de ne pas renoncer. Ils ont profité de la consultation lancée par l’INAO pour proposer d’ajouter leurs communes à l’aire de production du prestigieux fromage. L’initiative est portée par le député UDI Thierry Benoît, pour qui « les AOP transcendent les limites administratives », citant l’exemple du Comté du Jura, produit dans plusieurs départements.
Après le conflit géographique, un conflit sur la recette à venir
L’arbitrage de l’INAO sur ce dossier est très attendu. Dans les semaines à venir, l’Institut va éplucher les résultats de la consultation, et échanger avec l’organisme de défense et de gestion (ODG) pour le camembert de Normandie, pour un verdict final, sur l’aire géographique, attendu à la fin de l’année 2019.
L’INAO doit également démêler les conflits liés au cahier des charges du camembert. Face au conflit opposant les adeptes de l’AOP « Camembert de Normandie au lait cru moulé à la louche » et ceux du Camembert vendu sous la mention « fabriqué en Normandie », l’ODG propose une harmonisation des deux cahiers des charges. Les défenseurs de l’AOP déplorent cette posture, qui facilite son accès pour les filières plus « industrielles ». L’INAO livrera sa vision du cahier des charges fin 2019, avant une série de consultations nationale et européenne. Conclusion finale de ce dossier prévue… en 2021.