250 000 euros par jour, en cumulant les pertes des 280 agriculteurs concernés… C’est la valeur estimée du préjudice pour les éleveurs laitiers installés sur la trajectoire du nuage issu de l’incendie de l’usine Lubrizol, en Seine-Maritime. Le 30 septembre, Didier Guillaume s’est déplacé à Rouen pour rassurer ces agriculteurs. « Vous serez indemnisés comme des victimes ; les coupables seront condamnés et l’État vous accompagnera », a-t-il promis.
Pas de récolte
La préfecture de Seine-Maritime a pris des mesures drastiques. D’une part, la récolte des productions végétales est interdite sur 112 communes dans un triangle Rouen-Dieppe-Beauvais. D’autre part, sur cette zone, les agriculteurs sont tenus de consigner plusieurs productions : les végétaux déjà récoltés, le lait collecté après le 26 septembre, les œufs des élevages de plein air pondus et le miel collecté depuis cette même date. La préfecture demande également aux exploitant de sécuriser l’alimentation et l’abreuvement des animaux en abritant eau et nourriture, et de rentrer les bêtes.
Une date de sortie de crise encore floue
Ces mesures s’appliquent « jusqu’à obtention de garanties sanitaires sur les productions ». Une échéance qui reste floue. « Comme nous ne savons pas ce que nous cherchons, les analyses sont longues », explique Jérôme Auckenthaler, directeur de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime. Didier Guillaume a assuré une transparence totale sur les analyses en cours et des premiers résultats d’ici à la fin de la semaine.
La Chambre d’agriculture exprime sa solidarité face à l’angoisse des exploitants, tout en les appelant à se conformer aux consignes, sans quoi ils s’exposent à perdre le bénéfice des mesures d’accompagnement financier. Elle prévoit de diffuser des conseils sur les mesures techniques envisageables pour faire face à la situation.