C’est l’un des aboutissements du « Grand débat national », organisé par le gouvernement début 2019. La Convention citoyenne pour le climat est organisée d’octobre 2019 à janvier 2020, à travers six sessions de travail réunissant des citoyens tirés au sort. L’objectif est de proposer, collectivement, des réponses aux questions relatives aux économies d’énergie, à la rénovation thermique des logements, à l’agriculture, aux mobilités ou encore à la fiscalité écologique. Agriculteur vendéen tout juste retraité, Rémy Turpaud fait partie des 150 Français retenus pour participer à l’exercice. « Je n’ai pas hésité une seconde », affirme-t-il.
Familier de la thématique des gaz à effet de serre
Encore présent sur la ferme familiale avec ses enfants, il ne découvre pas l’enjeu climatique. « En tant qu’éleveur de bovins à viandes, des Limousines et des Blondes d’Aquitaine, je sais que notre secteur émet des gaz à effet de serre, ce qui génère des critiques », glisse Rémy. Pour lui, cette convention a avant tout un intérêt pédagogique. « L’ambiance est excellente, nous rencontrons des spécialistes de différents secteurs et nous sommes aussi invités à nous exprimer », détaille-t-il.
Le Vendéen a ainsi pu rencontrer Nicolas Hulot, la ministre de la transition écologique Élisabeth Born, le Premier ministre Édouard Philippe ou encore le président du groupe LREM à l’Assemblée Gilles Legendre, qu’il a personnellement interpellé sur le sujet de l’importation de l’huile de palme, débattu dans l’hémicycle le 15 novembre.
« Pas un porte-parole de l’agriculture, mais… »
Plusieurs groupes de travail ont été mis en place, Rémy a hérité de la thématique « Se loger ». Mais l’organisation lui a permis d’aller participer à l’atelier « Se nourrir ». L’occasion de parler de son métier, au-delà du seul sujet climatique. Il y a notamment évoqué le bien-être animal et le fonctionnement de l’abattage des bêtes. « Je ne me sens pas dans la peau d’un porte-parole, mais j’ai pu proposer un témoignage de première main », raconte le jeune retraité.
Après trois sessions, le stade de la recherche de solutions arrive, après une phase de présentation des participants et des thématiques liées au climat. « Je pense que ça peut s’avérer positif, que de bonnes idées peuvent en ressortir », témoigne Rémy, qui attend toutefois encore avant de porter un jugement définitif sur le bien fondé de la démarche, qui a d’ores et déjà le mérite d’être « très bien organisée » selon lui.