Le début d’année 2020 est marqué par la naissance de l’Institut national de recherche pour l’agriculture et l’environnement, siglé « Inrae ». Cette structure est le fruit de la fusion de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea). Dans cette configuration, Inrae devient le premier organisme de recherche au monde spécialisé en agriculture, alimentation et environnement. Une présentation était proposée à la presse le 8 janvier à Paris.
Liens avec les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique
Avec un budget supérieur à un milliard d’euros et 12 000 collaborateurs, ce poids lourds de la recherche française devrait construire sa feuille de route stratégique à horizon 2030 dans le courant de l’année, et l’adopter avant 2021. La dimension environnementale des travaux de recherche menés par Inrae sera au rendez-vous. Alors que l’Inra dépendait d’un seul ministre de tutelle, celui de l’Agriculture, le nouvel institut avancera aussi avec le ministère de la Transition écologique : un accord-cadre sera signé dans ce sens en 2020.
« La transition agroécologique est nécessaire »
Issu de l’Inra, le directeur scientifique environnement d’Inrae illustre l’une des plus-values de cette fusion. « L’apport de l’Irstea permettra aussi d’aborder la question du « socio-écosystème » : en plus du fonctionnement naturel, nous prenons mieux en compte les interactions [du milieu agricole] avec l’Homme. » Inrae n’est pas focalisé sur les impacts des pratiques agricoles, là où l’Inra en avait fait sa devise (« Science et impacts »). Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture, appuie : « Nous n’en sommes plus à limiter les impacts, nous devons restaurer l’environnement ! »
Et le PDG d’Inrae, Philippe Mauguin, de compléter la description du projet de l’institut : « Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une simple optimisation du système agricole actuel. La transition agroécologique est nécessaire, nous devons reconcevoir les systèmes de production alimentaires. »