Depuis le 5 décembre, la grève perdure, avec ses traditionnelles scènes d’usagers sans train, cherchant un plan B pour effectuer leurs trajets. Les perturbations sur le réseau SNCF ont aussi un impact, certes moins médiatisé, sur le transport des produits issus de l’agriculture. Plusieurs structures de collecte doivent trouver des alternatives au rail pour le transport des récoltes. Le fluvial, possible solution, se trouve également touché par les grèves. Reste le camion. Un recours qui génère un surcoût de 4 à 6 euros par tonne, comparé au train, selon les calculs de Sénalia. Pour ce groupe, spécialiste de l’export de céréales depuis le port de Rouen, aucun train n’est arrivé jusqu’aux docks sur le mois de décembre.
Si la situation se maintient, le risque serait d’aboutir… à une pénurie de camions ! Car il en faut plusieurs dizaines pour remplacer un seul train, avec une empreinte écologique également alourdie. La perturbation actuelle est toutefois moins pire que lors de la grève « perlée » de 2018. Cette année-là, les volumes « en report », c’est-à-dire stockés sur place en attendant d’être exportés, avaient doublé. Dans certaines régions, les agriculteurs avaient été sollicités pour assurer eux-mêmes ce stockage, les silos des coopératives et négoces étant saturés, faute de capacité à évacuer les grains.
On entend peu parler de l’impact de la #grève sur le trafic fret du transport #ferroviaire. Rien que pour @_AXEREAL c’est 120 trains annulés depuis décembre. Donc 5000 camions en plus sur nos routes…
— Jean-François Loiseau (@JeanFLoiseau) January 10, 2020
J.L., L.H. et E.P.