Les exigences de la part des consommateurs, en matière de bien-être animal, sont de plus en plus fortes. Le sujet fait désormais partie des préoccupations principales des Français. Dans ce cadre, les filières se mobilisent. Pour aider les éleveurs de volailles à mieux évaluer et prendre en compte le bien-être animal, l’institut technique de l’aviculture, Itavi, a développé une application, Ebene. Celle-ci repose sur une méthode, co-construite durant cinq ans avec des éleveurs, des vétérinaires, des scientifiques et des associations de défense des animaux d’élevage (Farm et CIWF). « L’objectif était de faire quelque chose de simple, rappelle Isabelle Bouvarel, directrice adjointe et scientifique de l’Itavi, qui a piloté ce projet. L’évaluation peut être faite en une heure. »
Une plus grande attention aux comportements des animaux
L’éleveur doit réaliser des observations sur quatre domaines : l’alimentation, l’environnement, la santé et le comportement de ses animaux. « C’est un grand pas en avant », indique Isabelle Bouvarel au sujet du dernier domaine. L’éleveur est amené à observer l’aspect sanitaire des animaux par exemple, mais aussi les comportements de ces volailles : réalisation de la toilette, étirement des ailes, etc. Pour chacun des indicateurs à observer, une note de 1 à 5 est attribuée en fonction des résultats observés. « L’objectif est de fournir un outil de progrès et d’autocontrôle aux éleveurs », rappelle Isabelle Bouvarel. 160 personnes ont été formées à l’utilisation de l’application, pour notamment savoir où bien se placer pour réaliser les observations. Mais cela n’est pas un pré-requis indispensable à son utilisation.
Un plan « Ambition 2025 »
Les ambitions de la filière pour cette application sont grandes. L’Anvol, l’interprofession des volailles de chair, a adopté en février une feuille de route pour l’horizon 2025. Le bien-être animal en est un des sujets clés. Parmi les objectifs fixés, figurent ainsi l’accès à la lumière de 50 % des volailles, des audits centrés sur le bien-être animal de toutes les exploitations, ou la poursuite de la diminution de l’utilisation des antibiotiques. « Dans ce cadre, l’application est un outil de sensibilisation des éleveurs à ces thématiques particulièrement adapté », conclut Isabelle Bouvarel.