Chaque année, 37,4 millions de tonnes de tomates sont transformées dans le monde, dont 154 000 en France. De quoi faire pas mal de sauce tomate… tout en protégeant les champs. Des chercheurs de la société SDP ont en effet découvert, dans le cadre du projet Peel, que les drêches, un co-produit de la tomate, contenaient une molécule, pouvant contribuer à la protection des cultures. Les porteurs du projet espèrent pouvoir commercialiser ce produit sous forme de solutions de biocontrôle, des produits de protection de plantes basés sur des mécanismes naturels.
Un simulateur de défenses naturelles
La molécule extraite, le dihydoxyhexadecanoïque, aurait un effet de stimulation des défenses naturelles face à certaines maladies. Elle s’est révélé convaincante contre le mildiou de la pomme de terre et de la vigne, la septoriose du blé, ou encore la tavelure des pommiers. Son utilisation pourrait permettre de réduire de 20 à 50 % l’utilisation de fongicides de synthèse. « La demande des agriculteurs pour de nouvelles solutions de biocontrôle est forte et l’offre en produit est aujourd’hui limitée », estime Cédric Ernenwein, directeur recherche et innovations chez SDP, lors d’une visioconférence organisée le 26 novembre, sur la bioéconomie dans les Hauts-de-France.
Valoriser les co-produits
Pour les agriculteurs, la valorisation de ces drêches pourrait également représenter un complément de revenu non-négligeable. « En France, 5000 tonnes de drêches peuvent être récupérées, soit 350 tonnes de peau sèche pouvant couvrir une surface de un million d’hectares », précise Cédric Ernenwein. La société SDP ne compte pas s’arrêter là : l’utilisation d’autres déchets végétaux, comme les peaux de pommes de terre ou le marc de jus de pomme, est déjà à l’étude.