Pour donner une place plus centrale à la biodiversité au sein de l’agriculture biologique, Biolait et la Ligue de protection des oiseaux, LPO, des Pays-de-la-Loire ont engagé un partenariat, qu’ils ont présenté le 3 décembre. L’originalité de la démarche vient de l’implication des citoyens. Sur les fermes volontaires, une visite de trois heures est organisée. Elle rassemble l’agriculteur, la naturaliste de la LPO et un citoyen, et se déroule en trois temps : la présentation du projet agricole autour d’une table, la visite de ferme, puis le résumé des échanges et l’élaboration des pistes d’action. « C’est une rencontre inédite pour engager le consommateur, partager les connaissances et croiser les points de vue », insiste Joachim Perrocheau, éleveur.
Des pistes d’action co-construites
Les agriculteurs qui ont déjà participé à l’opération sont satisfaits. « C’est un regard extérieur sur mes pratiques », explique Christian Bastard, éleveur à Campbon en Loire-Atlantique. Sur sa ferme, cinq pistes ont été définies : redonner de la lumière aux mares et aménager des rampes d’accès pour les batraciens ; évaluer et suivre la présence des reptiles ; ré-ouvrir une étable pour permettre l’accès aux hirondelles ; rajouter des nichoirs dans la stabulation des vaches ; planter d’autres haies. Les citoyens participant à ses rencontres peuvent se porter volontaire pour réaliser les aménagements nécessaires et épauler l’agriculteur. « J’ai du temps et je serai présent pour planter des haies et réaliser l’inventaire sur les reptiles, indique Bastien Mahé. Je passe de consommateur à acteur de la biodiversité, cela me plaît. »
L’initiative a reçu le prix de la biodiversité des entreprises décernées par la Région. Laquelle alloue 60 000 euros au projet dont le coût est estimé à 126 000 euros.