Fin 2022, l’Union européenne veut imposer le Nutri-score à tous les produits transformés qu’ils soient industriels ou artisanaux. Une perspective qui ne satisfait pas l’Institut régional de la qualité agroalimentaire, Irqualim, qui juge le dispositif inadapté aux produits sous signes officiels de qualité et d’origine (Siqo), et aux produits traditionnels peu transformés. En Occitanie, 41 % du chiffre d’affaires des exploitations agricoles est issu des Siqo.
Du marketing punitif
Dans une lettre adressée aux députés de l’Occitanie, Jean-Louis Cazaubon et Jacques Gravegeal, respectivement président et vice-président de l’Irqualim, s’inquiètent de la mise en place de ce dispositif sur les produits alimentaires sous Siqo. « Selon l’étude relevanC Advertising, 6 Français sur 10 déclarent choisir un produit en fonction de son Nutri-Score, c’est une véritable catastrophe qui s’annonce par l’instauration d’un marketing punitif. Les consommateurs risquent de privilégier des produits ultra-transformés avec une bonne notation au détriment des produits traditionnels, plus vertueux », indique Jean-Louis Cazaubon.
Le soda light mieux noté que le jus de pomme bio fermier
Les modes d’élaborations des produits sous Siqo suivent un cahier des charges, que cette réglementation pourrait remettre en cause, selon l’Irqualim. « Un fromage à tartiner allégé sera classé B alors qu’un Rocamadour, un Roquefort ou un Pélardon, bien que garants d’une recette traditionnelles, seront classés D voire E. Un rôti de porc cuit avec 25% de sel en moins, additifs et exhausteurs de goût obtient la note B alors qu’une tranche de jambon Noir de Bigorre AOP, qui suit un cahier des charges stricts, sera classé D voire E », insiste l’Irqualim.
Réserver le Nutri-score aux produits ultra-transformés
Depuis 2016, la réglementation européenne a rendu obligatoire l’apposition d’une déclaration nutritionnelle sur les denrées alimentaires préemballées. L’objectif était d’aider le consommateur à mieux choisir leur alimentation. Suivant la note obtenue, certaines restrictions peuvent s’imposer. Si l’obligation d’afficher l’étiquetage sur les produits Siqo est maintenue, cela aurait des conséquences, comme par exemple, l’interdiction des publicités ou promotions des produits notées D ou E. L’Irqualim propose donc que cet affichage soit exclusivement réservé aux produits ultra-transformés.