Malgré de récents événements, sur les zones de non-traitement notamment, qui témoignent d’une certaine tension entre riverains et agriculteurs, ces derniers bénéficient d’une image toujours plus favorable. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’institut BVA, pour le Crédit Agricole et Agridemain diffusée en mai 2021. Résultat : 71 % des interrogés ont une très bonne opinion des agriculteurs, contre 59 % en 2015, date de la précédente étude menée sur cette thématique. Le développement des circuits courts (74 %), la traçabilité (68 %) et la qualité des produits alimentaires (60 %), sont particulièrement salués.
+ 22 points pour l’agriculture raisonnée
Les pratiques agricoles actuelles sont notamment perçues de manière positive. 59 % des répondants considèrent que les exploitants tiennent compte des effets de leur activité sur l’environnement. Un pourcentage similaire juge que les cultures sont produites de manière raisonnée, soit un bond de 22 points par rapport aux 37 % de 2015. Ils ne sont ainsi que 26 % à penser que l’objectif premier des agriculteurs est de produire, sans autre considération. 71 % des sondés estiment par ailleurs que l’innovation est un moyen de mieux préserver l’environnement tout en offrant un revenu correct aux agriculteurs.
Des efforts peu connus
Si les Français affirment plutôt bien connaître l’agriculture, l’étude souligne que les interrogés ont souvent été surpris des efforts déployés par le secteur. 85 % des interrogés ignoraient que près de 300 000 km de bandes d’herbes tampons ont été semés pour protéger les cours d’eau proches des champs. Ou encore que l’alimentation des vaches est majoritairement produite à la ferme (85 %), que les troupeaux comptent 45 têtes en moyenne (67 %), ou que la filière est à la pointe du recyclage de ses déchets plastiques (80 %). Ils sont ainsi 87 % à manifester l’envie d’échanger avec des agriculteurs, principalement sur leur exploitation ou lors d’achats en circuits courts.
Trois quarts des sondés prêts à payer plus pour des produits français
Le panel se montre cependant inquiet de l’avenir du secteur, qu’il ne savait pas si menacé. 72 % des interrogés ignoraient que le nombre d’exploitations devraient descendre à 200 000 en 2040 (contre 437 000 aujourd’hui). 54 % s’en alarment. Les Français sont toutefois conscients des conditions de vie financières difficiles des agriculteurs (54 %), tout comme le fait que le renouvellement des générations est à la peine (44 %). Ils sont ainsi 73 % à se dire prêts à payer quelques centimes de plus pour avoir accès à des produits français.