La marque Transition a annoncé, le 15 septembre, son lancement sur l’ensemble du territoire français. Créée en avril 2021 par l’entreprise Beyond Green, elle commercialise des produits issus de la période de conversion à l’agriculture biologique. En six mois, elle a multiplié son chiffre d’affaires par dix, et compte près de 90 producteurs partenaires. Transition a pour ambition d’accompagner 600 agriculteurs d’ici à 2022.
Des produits rachetés 80 % plus cher que le conventionnel
Maxime Durand, cofondateur de Transition, a eu l’idée de créer la marque, en constatant les difficultés qu’a rencontré son grand-oncle, agriculteur en Bretagne. « En voulant passer au bio, face à tous les coûts de la conversion, il a dû s’arrêter. Pour nous, ça a été un choc : ce n’est pas normal qu’un agriculteur qui souhaite cultiver de manière plus durable ne puisse pas aller au bout de sa démarche », explique-t-il. Il rappelle que, pour un producteur, la transition vers le bio est une période délicate de 2 à 3 ans qui implique de nombreux sacrifices. Cela implique une fragilisation financière importante qui dissuade de nombreux producteurs.
Transition achète les productions des agriculteurs en moyenne 80 % plus cher que les produits conventionnels. L’entreprise assure ensuite la transformation en produits d’épicerie du quotidien, puis les redistribue via des magasins partenaires, à un prix fixé avec les producteurs entre le conventionnel et le bio. La marque assure également la communication. « Nous souhaitons expliquer au consommateur que changer de méthodes de production représente un risque important pour les producteurs et qu’il est important de les soutenir dans cette démarche », explique Maxime Durand.
« La demande est énorme »
Pour le moment, Transition accompagne une dizaine de filières françaises en conversion biologique. La marque commercialise notamment des jus de pomme, de poire et de raisin, des pois chiches, du miel, de la farine ou encore du velouté de potimarrons. A terme, l’entreprise veut accompagner toute typologie de producteurs, sur des volumes plus grands. Et ce ne sont pas les candidats qui manquent. « La demande est énorme car aujourd’hui les producteurs peinent à trouver des débouchés rémunérateurs lors de leur conversion ».
Le bio, une étape
D’après le co-fondateur de la marque, seules des petites initiatives locales valorisaient les produits issus de la conversion au bio, jusqu’à présent. Et même si Transition semble venir combler un manque, pour Maxime Durand, ce n’est qu’une étape. « L’agriculture française a besoin du bio, mais, à terme, il faudra aller encore plus loin ». Il prévoit d’ici deux ou trois ans la création d’une marque commercialisant des produits issus de la biodynamie ou de nouvelles formes d’agriculture durable.