Le recyclage des biodéchets en ville pourrait permettre la fabrication de biopesticides, une forme de pesticides basée ici sur des micro-organismes, à destination des champs. C’est un des résultats du projet DECISIVE mené par l’Inrae, dont la clôture a été annoncée dans un communiqué le 20 octobre. Déployé depuis 2016 en France, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique et Danemark, il avait pour objet d’étude le développement de la micro-méthanisation des biodéchets en milieu urbain. Pour l’institut de recherche, « les résultats permettent d’envisager concrètement le déploiement de ce système circulaire. »
Une nouvelle technologie permet la production d’un biopesticide
Dans son communiqué, l’Inrae explique qu’en plus d’avoir testé plusieurs modèles de micro-méthaniseurs, le groupe de chercheurs a également mis au point un nouveau procédé. Moins gourmand en énergie, ce dernier a permis, en Espagne, la production d’un biopesticide. Par ailleurs, l’étude a démontré que le recyclage de biodéchets permet de produire un digestat contenant de l’azote minéral valorisable en fertilisation.
Un micro-méthaniseur inédit en zone urbaine dense
En ce qui concerne la partie française du test, un site pilote installé depuis 2019 à Ecully dans l’agglomération de Lyon, a permis la production de 15 m3 de biogaz par jour, dont 80 % est valorisé en chaleur utilisée pour l’hygiénisation du digestat, et 20 % est converti en électricité à destination des bâtiments de la ferme urbaine. Cette installation, inédite dans une zone urbaine de ce niveau de densité, permet de recycler les biodéchets venant principalement des enseignes de restauration environnantes.
Des recherches à approfondir
Alors que la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit l’obligation du tri des biodéchets pour l’ensemble des Français en 2024, l’Inrae met en garde sur le fait que des recherches sont encore nécessaires pour une optimisation du recyclage de ces derniers, par la méthanisation. L’institut explique que le retour au sol du digestat reste notamment à étudier, car les résidus animaux qu’il contient pourraient poser des problèmes sanitaires, même après hygiénisation des biodéchets.