Après le Chatus en Ardèche, c’est au tour du cépage Lignage de faire l’objet d’une réintroduction dans le Loir-et-Cher. 82 pieds de ce cépage ont été réimplantés, début avril, par l’association Agir pour les cépages rares de Centre-Val de Loire, et l’association vigneronne des cépages rares du Berry et de la Sologne. L’initiative a été impulsée par le domaine viticole de la famille Puzelat, sur lequel le cépage a été replanté. « Nous avons voulu relancer ce cépage parce que c’était un projet familial de mon père non abouti », indique Thierry Puzelat. Le vigneron a retracé l’existence de ce cépage au XIXe siècle sur son domaine, le Clos du Tue-Boeuf.
Quatre années de travail
L’entreprise n’a pourtant pas été aisée. En effet, la seule souche qui avait été conservée, et qui se trouvait au Centre de ressources biologiques Inrae de Vassal-Montpellier, a été touchée par la virose en 2018. Quatre années de travail ont été nécessaires pour assainir la souche et pouvoir procéder à la plantation des premiers pieds. Un retour inespéré pour le cépage Lignage totalement disparu jusqu’alors. Des traces attestent de sa présence au XVe siècle, où il jouissait d’une certaine réputation. Selon des écrits, il donnerait un vin rouge délicat et peu coloré. Sa faible production, plus que ses qualités gustatives, seraient ainsi responsables de sa disparition. L’humidité et un ensoleillement insuffisant auraient eu raison de sa pérennité. Les températures moyennes de la région augmentant sous l’effet du changement climatique, le Lignage pourrait néanmoins bien renaître de ses cendres.
Être en phase avec l’environnement
Avec ce projet, les associations souhaitent redonner aux vignerons la possibilité de cultiver un cépage de terroir, via son inscription au catalogue officiel, espéré pour 2026. « Cette parcelle expérimentale est une représentation de la biodiversité viticole du territoire, elle répond aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels et futurs », précise François Bonhomme, président de l’Union pour les ressources génétiques du Centre-Val de Loire, partenaire du projet. Il faudra néanmoins attendre plusieurs années, cinq en moyenne, pour pouvoir goûter ce cru historique !
Le budget total du projet est de 40 000 €, financé à 50 % par la Région, via le dispositif Contrat régional de solidarité territoriale. La recherche de co-financement est en cours pour équilibrer le budget.