Pour faire face aux changements climatiques, la sélection génétique est l’un des recours des filières d’élevages avicoles. C’est l’une des conclusions d’un travail mené en partenariat par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’université de Wageningen (Pays-Bas) et l’entreprise de sélection Hendrix Genetics (Belgique). L’étude à laquelle ils ont collaboré a été publié le 20 avril dans Genetics Selection Evolution.
77 000 poules suivies sur 58 semaines
Les chercheurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Les données de pas moins de 77 000 poules ont été analysées : 60 000 des races White Leghorn et Rhode Island, et 17 000 issues d’un croisement entre ces deux lignées utilisées dans les programmes de sélection. Pendant 58 semaines, leur rythme hebdomadaire de ponte a été suivi, sachant qu’un ralentissement de ce rythme est souvent le signe d’un problème lié à l’environnement de l’animal. Trois critères ont été déterminés :
- la sensibilité à la perturbation, qui se mesure par la fréquence des chutes de ponte, une poule sensible verra ce rythme élevé, la moindre perturbation aura de l’effet sur elle ;
- la vitesse de récupération après perturbation ;
- un indicateur général de résilience, qui rend compte des deux premiers critères.
Enseignements précieux pour le bien-être animal
Verdict : environ 10 % de la variabilité de ces trois indicateurs sont d’origine génétique, et donc héritables. Les programmes de sélection des poules pondeuses peuvent donc permettre de jouer sur ces 10 %, et ainsi avoir un impact non négligeable sur la résilience des animaux. Et cela ne concerne pas seulement la productivité, via le nombre d’œufs pondus par individu, mais aussi le bien-être être animal, à travers une moindre souffrance face au stress.