Deuxième producteur mondial de cacao, le Ghana souhaite rendre sa production plus durable. Pour ce faire, des recherches sur la valorisation des cabosses de cacao commencent à émerger. L’objectif serait d’utiliser les déchets du cacao à des fins industrielles et éviter leur accumulation, néfaste à la production de cacaoyer. Les cabosses vides agissent en effet comme des incubateurs pour la bactérie de la pourriture brune, qui réduit de manière importante la production de cacao. Cette dernière s’accumule dans les exploitations de cacaoyers et contaminent ainsi toute la production.
Extraction du sucre des cabosses de cacao
10 millions de tonnes de cabosses sont générées chaque année au Ghana dans le cadre de la production de cacao. Celles-ci sont en général jetées. « Pour éviter cet amoncellement de déchets, l’exploitation de cette matière organique en ressource durable est une solution » explique Prince Amaniampong, chercheur CNRS à l’Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers, dans un article publié sur le site du CNRS le 23 janvier 2023. Un consortium de recherche entre la France et le Ghana travaille donc sur la valorisation des co-produits du cacao, comme l’indique l’article publié sur le site du CNRS fin janvier 2023. L’IC2MP, l’Université du Ghana à Accra et l’Université des sciences et de la technologie Kwame Nkrumah sont impliqués.
Des biostimulants pour l’agriculture
Le processus d’extraction commence en France, indique le CNRS. Les cabosses sont insérées dans un broyeur pour être traité. Un mélange de lignine, polyphénols et de sucres dissous est obtenu. Tous les sucres et les polyphénols sont valorisés sur place à l’exception de la lignine qui est envoyé au Ghana. Les bio huiles obtenues agiraient comme un boost sur la croissance des plants de cacao.
L’objectif de ces recherches est de déterminer un procédé moins énergivore de la valorisation des cabosses, et d’obtenir des composés à plus haute valeur ajoutée. L’ambition, à terme, est de construire une unité directement au Ghana pour réaliser le processus d’extraction dans sa globalité. Ces sucres serviraient alors pour la synthèse de tensioactifs dans l’industrie cosmétique, d’agents sucrants pour les chocolatiers mais aussi de biostimulants pour l’agriculture. Ces derniers sont des stimulateurs de défense des plantes. Les biostimulants peuvent être des micro-organismes (champignons, bactéries, par exemple les mycorhizes), des extraits végétaux (par exemple des acides aminés, des extraits d’algues), des extraits minéraux (par exemple les acides humiques).