Du haut de ses 3m50, la silphie commence à gagner du terrain sur le sol français. Originaire d’Amérique du Nord, cette culture est arrivée dans l’Hexagone pour la première fois en 2018, via le fournisseur de semences Silphie France. 3 ans plus tard, 3000 hectares sont cultivés sur le territoire.
Peu d’intrants nécessaires
La silphie étant une plante pérenne, elle n’a besoin d’être semée qu’une seule fois en quinze ans. « Le coût d’implantation est fortement réduit, tout comme la charge de travail », précise Amédée Perrein, co-fondateur de Silphie France. La plante ne manque également pas d’atout sur le volet environnemental. Elle n’a en effet besoin que d’un apport minéral au printemps pour sa croissance. Et, si le désherbage est préconisé la première année, « les années suivantes se gèrent sans produits phytosanitaires », poursuit Amédée Perrein.
Résistante aux aléas climatiques
Alors que l’enjeu de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique se fait de plus en plus pressant, le co-fondateur de Silphie France rappelle que la silphie « peut rester immergée sous l’eau pendant deux mois durant l’hiver, puis reprendre son cycle au printemps. Elle est aussi capable de résister jusqu’à – 40°C », indique-t-il. La plante a ainsi été reconnue comme plante écologique au niveau européen.
Des débouchés multiples
Quid des débouchés pour cette plante, encore minoritaire sur le territoire français ? Cette dernière, riche en protéines, peut-être utilisée dans les rations des animaux d’élevage, mais aussi dans une dynamique de préservation de la biodiversité, grâce à sa floraison de juin à septembre. Elle peut ainsi permettre la production de 150 kg de miel à l’hectare. La silphie peut également être utilisée dans les méthaniseurs, sous une limite de 15 %, pour produire du biogaz. Enfin, Amédée Perrein indique que la plante peut être cultivée dans les zones de non-traitement (ZNT). « Cela permet de supprimer les traitements phytosanitaires et de créer une barrière végétale pour les cultures. »